L'Europe en manque de bornes de recharge rapide
Dans l'attente d'une proposition d'un règlement sur l’infrastructure des carburants alternatifs (AFIR) par la Commission européenne, l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA) pointe du doigt un problème récurrent pour le développement des véhicules électriques en Europe. Le syndicat des constructeurs a réalisé une étude qui démontre le manque de bornes de recharge, classiques et rapides, sur le territoire européen.
Selon les chiffres de l'ACEA, sur près de 225 000 bornes publiques disponibles en Europe, seulement 25 000 peuvent prétendre à une recharge rapide. Soit 1 sur 9. Cette dernière possède une puissance supérieure à 22 kW et la durée de chargement du véhicule s’effectue en moins d'une heure. À l'opposé, une borne dite classique (dont la puissance est inférieure à 22 kW) permet une recharge qui varie entre 4 et 8 heures.
"Les automobilistes doivent voir beaucoup de chargeurs dans leur environnement quotidien, et ces points de recharge doivent être rapides et faciles à utiliser, sans avoir à attendre dans de longues files d’attente ", a déclaré le directeur général de l’ACEA, Eric-Mark Huitema.
Et en France ?
Malgré les reproches récurrents sur le manque de bornes sur le territoire français, notre pays n'est pas plus en retard que ses voisins européens. Selon les chiffres de l'ACEA, la France est le deuxième pays en Europe accueillant le plus de bornes (42 000). Elle se situe devant le voisin allemand (37 213 bornes) mais est devancée par les Pays-Bas qui en possèdent 64 236.
Concernant les bornes de recharge rapide publiques, elles sont 3 751 en France soit 8,9% de la totalité des stations. Elle devance donc les Pays-Bas qui ne disposent que de 3,8% de bornes de recharge rapide. En revanche, en Allemagne, leur part est nettement plus importante avec 19,7 % de la totalité des points de charge.
Bientôt un règlement sur les batteries
Ce sujet du déploiement des bornes de recharge doit être intégré dans la proposition de règlement sur l’infrastructure des carburants alternatifs (AFIR), que doit publier la Commission européenne avant la fin de l’année 2021.
Dans ce texte, les instances européennes se sont fixées comme objectif de s'assurer du caractère durable et de la sécurité des batteries, du marquage et information, la gestion de la fin de vie, l'échange électronique d'informations et les obligations des opérateurs économiques.
Bruxelles souhaite également que les batteries mises sur le marché en Europe soient durables, fiables et performantes de leur fabrication jusqu’à la fin de vie où elles doivent être recyclées et ré-affectables.
Cependant, cette proposition ne fait pas l'unanimité :"Le chargement devrait être aussi pratique et simple qu’il l’est aujourd’hui. Malheureusement, la proposition d’AFIR est loin d’être assez ambitieuse pour atteindre cet objectif. De plus, il est totalement en décalage avec les nouveaux objectifs proposés en matière de CO2 pour les voitures". Explique Eric-Mark Huitema.
Dans le cadre de ce texte, la Slovénie avait affirmé l'idée d'une distance maximale entre les parcs de recharge publics pour les pays européens. Une distance de 60 km avait d'abord été décidée mais au vu des premiers débats les capitales bénéficieront de plus de flexibilité cette limite passe donc à 100 km.
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