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“Les salons, ce n’est plus ce que c’était”

Publié le 8 juin 2007

Par Benoît Landré
3 min de lecture
Mal situé, le hall dédié à l'exposition de VO de la Foire de Paris n'a pas attiré beaucoup de clientèle. Les professionnels rentrent dans leur frais mais "tout juste". Il suffisait de se balader dans les allées de la manifestation pour se rendre compte que les voitures...
Mal situé, le hall dédié à l'exposition de VO de la Foire de Paris n'a pas attiré beaucoup de clientèle. Les professionnels rentrent dans leur frais mais "tout juste". Il suffisait de se balader dans les allées de la manifestation pour se rendre compte que les voitures...

...n'étaient pas l'attraction première des visiteurs de la Foire de Paris édition 2007. Alors qu'à l'étage supérieur, les gens s'arrachaient le dernier gadget en vogue ou se bousculaient pour goûter les spécialités antillaises, en bas, excentré et peu visible, le hall destiné à l'exposition VO était déserté. L'emplacement n'était pas idéal, c'est une évidence. Mais on peut également se poser la question : le salon de l'occasion a-t-il encore sa place sur ce genre de foire familiale et grand public ? Pour la Sascra (Société anonyme de services du commerce et de la réparation automobile) et le CNPA, la réponse est oui. "Vis-à-vis des professionnels et compte tenu de la période, c'est un plus que nous leur apportons par rapport à leur concession. Je pense que ce salon correspond aux besoins des clients. D'ailleurs, les pros ne suivraient pas si ce n'était pas rentable. Mais il est vrai que les résultats sont peut-être moins florissants qu'avant", juge Nicole Marteau, directrice générale de la Sacra. Le mélange des genres avait déjà montré ses limites en octobre dernier au Bourget et la manifestation ne sera d'ailleurs pas reconduite cette année. Les emplacements sont chers (2 000 euros), la rentabilité n'est plus ce qu'elle était et le pouvoir d'achat des ménages non plus. Dès lors, pour être présent il faut vraiment avoir de gros moyens. En témoigne la présence massive sur les salons du groupe Nation qui couvre à lui seul la moitié de la surface.

Un emplacement décrié

En se promenant dans les allées, l'ambiance n'était donc pas à l'euphorie. La petite vingtaine de négociants, concessionnaires et agents présents faisait un peu la moue, ne cachant pas leur déception même s'ils ne parlaient pas forcément d'échec. "C'est une mauvaise Foire de Paris, déclare le vendeur de Direct Automobile, négociant basé à Saint-Maur (94). C'est la plus calme que j'ai jamais faite. Pour le moment, j'ai vendu six véhicules (20 000 euros de moyenne). Au final, je ne vais pas gagner grand-chose, je vais juste couvrir les frais. Après il n'y a pas vraiment d'explications, on peut mettre cela sur le compte de plein de choses." Même son de cloche pour Francis Trolet, directeur commercial chez Auto 2000 à Domont (95) : "On s'en sort gentiment, mais c'est vraiment très dur. On devrait faire entre 25 et 30 voitures, c'était notre objectif. Mais les salons ce n'est plus ce que c'était. Avant la Foire de Paris ça générait beaucoup d'entrées. Les gros concessionnaires faisaient presque 100 véhicules, maintenant ils en font à peine la moitié." Eric Antier, vendeur chez Espace Central Auto (95), pointe surtout du doigt l'emplacement : "Vous avez vu où on est ? C'est de pire en pire dans les salons, nous sommes mis au bout du monde. S'ils veulent que cela ne fonctionne pas, on fait comme ça. Autrefois, on arrivait à vendre 60 véhicules, maintenant on en fait la moitié. On ne vient pas ici pour rentrer dans nos frais, on vient pour gagner de l'argent". Rendez-vous dans un an, même lieu, même date, avec certainement les mêmes intervenants qui, malgré les déceptions, ne peuvent pas vraiment faire l'impasse sur ce genre d'événement qui reflète malgré tout assez bien les tendances du marché de l'automobile.


Benoît Landré


 

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