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Les opérations de regroupement marquent le pas

Publié le 8 mai 2009

Par Armindo Dias
3 min de lecture
En 2008 et au niveau mondial, les opérations de fusions-acquisitions dans le secteur auto ont chuté de 9,1 % en volume et 44,6 % en valeur d'après un rapport publié par PricewaterhouseCoopers ("Automotive M&A Insights").Les...
En 2008 et au niveau mondial, les opérations de fusions-acquisitions dans le secteur auto ont chuté de 9,1 % en volume et 44,6 % en valeur d'après un rapport publié par PricewaterhouseCoopers ("Automotive M&A Insights").Les...
...investisseurs n'ont pas été épargnés par la raréfaction des sources de financement en 2008, cette évolution les ayant bien sûr incités à renoncer à tout ou partie de leurs projets ou à s'orienter vers des cibles un peu plus petites. C'est en tout cas ce qui ressort du dernier rapport publié par le cabinet de consulting PricewaterhouseCoopers ("Automotive M&A Insights") : le nombre de transactions dans le secteur de l'automobile est passé 604 à 549 entre 2007 et 2008, les valeurs publiées ayant enregistré un repli de 44,6 %, passant de 57,1 milliards de dollars en 2007 à 31,6 milliards de dollars en 2008. "L'année 2008 a été marquée par l'absence de méga-deals qui avaient tiré à la hausse la valeur totale des opérations en 2007", explique Philippe Vincent, associé spécialiste du secteur auto au sein de PricewaterhouseCoopers. Pour preuve : la valeur totale des cinq plus importantes opérations enregistrées en 2008 a atteint les 16,3 milliards de dollars, celles de l'exercice 2007 ayant totalisé la somme de 33 milliards de dollars. La crise financière est, bien entendu, passée par là. "Nous avons assisté à la fin des grands deals structurés, c'est-à-dire réalisés via des opérations avec effets de leviers, surtout au second semestre 2008", confirme Philippe Vincent. Toutes ces données pourraient néanmoins évoluer au cours des prochains mois. En effet, la restructuration du secteur, surtout si elle s'accompagne par une amélioration de l'accès au financement, pourrait relancer les opérations de fusions-acquisitions en 2009. "Une augmentation sera inévitable à mesure que les constructeurs et les fournisseurs se réorganiseront pour parvenir à une viabilité financière", indique Philippe Vincent.

Des rapprochements contre-nature

Ce dernier estime toutefois que les fusions-acquisitions de l'exercice reposeront beaucoup plus sur des opérations de croissance externe classiques que sur les opérations avec effets de leviers. "Nous pourrions aussi assister à quelques rapprochements contre-nature, poursuit l'associé. Des équipementiers en situation difficile devraient se rapprocher pour survivre et non pour répondre à des logiques industrielles ou économiques". D'autres devraient acquérir des start-up afin de répondre au plus vite aux nouvelles normes antipollution, l'objectif étant bien sûr ici d'acquérir rapidement une compétence plutôt que de la développer en interne via des investissements massifs en R&D. "Bien que des fonds publics aient été apportés aux fournisseurs, comme dans le cas de l'aide de 5 milliards de dollars fournie aux équipementiers aux États-Unis ou des prises de participations de l'État français, les pouvoirs publics devront probablement procéder à de nouvelles injections de liquidités pour soutenir de manière spécifique la consolidation et la rationalisation nécessaires pour que le secteur redevienne viable", conclut Philippe Vincent. En 2008, les acquisitions effectuées par des investisseurs en capital n'ont représenté que 17 % de la valeur totale des transactions (44 % en 2007 et 54 % en 2006).

Photo : Philippe Vincent, associé spécialiste du secteur auto chez PricewaterhouseCoopers.

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