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Leboncoin parie sur une stabilité du marché de l'occasion en 2025

Publié le 16 juillet 2025

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
En s'appuyant sur les données statistiques du premier semestre 2025, Olivier Flavier, vice-président mobilité de Leboncoin, analyse les conditions du marché des voitures d'occasion. Estimant que la demande des consommateurs reste forte, il se dit convaincu que les ventes en France se stabiliseront par rapport à l'an passé.
Leboncoin Olivier Flavier
Olivier Flavier, vice-président mobilité chez Leboncoin. ©Le Journal de l'Automobile

Le marché français des voitures d'occasion devrait se maintenir en 2025. Cette prévision sort tout droit de l'analyse d'Olivier Flavier. À la lecture des statistiques du premier semestre, le vice-président mobilité de Leboncoin pense que le bilan commercial variera très peu par rapport à l'an passé.

 

"Le niveau de demandes est satisfaisant, entame-t-il son analyse. L'arrivée de buy backs sur le marché au second semestre va soutenir l'offre. Je pense donc que nous allons stabiliser les chiffres", s'est-il exprimé lors d'un entretien accordé au Journal de l'Automobile. "Entre le besoin de renouvellement chez les Français et la teneur des stocks à venir, il va y avoir une bonne dynamique", poursuit-il.

 

 

Le mois de juin augure pourtant un scénario moins reluisant pour le secteur. Pour mémoire, selon AAA Data, le nombre de transactions de voitures d'occasion a plongé de 4,1 %. "Je ne m'attendais pas à ces chiffres. Ils sont incohérents d'une certaine manière", s'étonne encore le vice-président mobilité de Leboncoin.

 

De sa fenêtre d'infomédiaire, le nombre de visites de la rubrique "Automobile" avoisine les 100 millions de passages mensuels. Ce qui a conduit à une augmentation des leads de l'ordre de 10 % au premier semestre, tandis que les ventes des professionnels ont gardé leur rythme de l'an passé.

 

Les électriques en marge négative

 

Olivier Flavier ne cache pas pour autant une certaine dégradation de la situation en points de vente. Les voitures électriques sont évidemment dans le collimateur. En prenant les données de L'Argus, il retient que la rotation moyenne des exemplaires d'occasion est passée de 144 jours en mars à 154 jours en juin, contre 145 jours en juin 2024.

 

Des délais nettement supérieurs aux standards des autres énergies. Toujours en juin, les hybrides revendues avaient attendu en moyenne 93 jours (contre 107 jours en 2024), les voitures essence affichaient une rotation en 99 jours (comme l'an passé) et les diesel ressortaient en 87 jours (contre 85 jours en 2024).

 

Pour tenter d'écouler les voitures électriques dans des délais raisonnables, les revendeurs consentent des efforts financiers. De fait, la marge brute moyenne des exemplaires d'occasion ne repasse toujours pas dans le vert. En moyenne, elle était négative de 506 euros en juin 2025.

 

 

À titre de comparaison, Olivier Flavier rapporte que sur toutes les autres motorisations, les distributeurs continuent de gagner de l'argent. La marge brute moyenne des diesel s'est stabilisée autour de 2 900 euros, tout comme celle des hybrides à hauteur de 2 600 euros. Bien que le montant soit en déclin de 9 %, les revendeurs gagnent encore 2 270 euros en moyenne sur une voiture essence d'occasion.

 

"Cela montre que les calculs de loyers n'ont pas été bons pour les VE et que le marché corrige la trajectoire, retient Olivier Flavier. Sur ce segment, les marges sont négatives depuis septembre 2024 et particulièrement sur les voitures immatriculées juste après le Covid".

 

Campagne radio inédite

 

Il y a pourtant plus de demandes pour les VE (+39 % au T2). Tous canaux confondus, les électriques génèrent 3 % des consultations (4 % chez les professionnels). Le reste se partage entre 44 % pour les voitures diesel (41 % chez les pros), 49 % pour les voitures essence (44 % chez les pros) et 4 % pour les voitures hybrides (11 % chez les pros).

 

"Dans l'idéal, le stock d'un point de vente doit se composer de 45 % de voitures essence, de 35 % de voitures diesel, de 15 % de voitures hybrides et de 5 % de voitures électriques", recommande Olivier Flavier, en se fondant sur les indicateurs de marché. Un idéal difficile à atteindre quand les approvisionnements se font à 43 % de reprises et à 16 % de retours de location (longue et courte durée), d'après les informations du groupe.

 

 

Pour la première fois de son histoire, Leboncoin va investir la radio pour parler de son offre automobile. Une campagne qui sera diffusée sur 107.7, autrement dit sur la route des vacances. Le but étant "de renforcer l'image" et "de communiquer sur l'ampleur du stock de voitures chez les professionnels".

 

Des professionnels auprès desquels le groupe a lancé une multitude de services en début d'année. Peut-être même trop d'un coup, admet Olivier Flavier. "C'est contre-productif car la prise en main se complique", retient-il.

 

Dans les semaines à venir, son équipe concentrera donc le faisceau sur des sujets prioritaires. Pour le vice-président, les outils d'intelligence artificielle pour l'estimation de prix et pour le traitement des contacts entrants ont bien plus d'importance dans le contexte actuel.

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