La valeur de remplacement d'un véhicule en forte hausse

La valeur des automobiles a fortement augmenté. Nous l'avons noté sur les marchés du VN et du VO et cela a une incidence sur la réparation. En effet, selon le cabinet BCA Expertise, la valeur de remplacement d'un véhicule (VRADE) a augmenté de 15,02 % en 2022. Depuis 2019, l'augmentation annuelle moyenne se limitait à 5 %.

Rappelons que l'augmentation de cette valeur de remplacement recule le point de bascule entre un véhicule réparable après un accident et un qui passe épave (véhicules économiquement irréparables, VEI) et se dirige vers une casse pour alimenter les centres de VHU.

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Les raisons de l'augmentation de la VRADE ne sont pas une surprise et sont liés aux problèmes de production de VN durant la crise, à la raréfaction des VO mais aussi au fait que les véhicules ont moins roulé notamment durant le Covid (16 630 km en 2019 vs 15 887 km en 2022). La valorisation de cet élément représente d'ailleurs 3,6 % de l'augmentation durant l'année 2022, selon BCA Expertise.

La constitution du parc roulant explique aussi cette augmentation de valeur. En effet, les modèles électriques et hybrides, plus chers à l'achat, sont de plus en plus nombreux. Ils participent à la hausse de la VRADE à hauteur de 1,6 %. Il faut dire que la valeur de remplacement de ces modèles électrifiés est, en moyenne, de 15 000 euros, contre 4 000 à 5 000 euros pour les véhicules traditionnels, essence et Diesel.

Vieillissement du parc mais plus de pièces de réemploi

Cette augmentation de valeur permet donc de réparer plus de voitures. Ainsi le taux de VEI a baissé de 0,7 point par rapport à 2021. Cette évolution a pour effet mécanique de faire vieillir le parc roulant français.

Ainsi, l'âge moyen a encore augmenté de 6 mois, passant de 142 mois en 2019 à 148 mois en 2022. BCA Expertise note d'ailleurs une augmentation significative des expertises des véhicules de plus de 15 ans. Ils représentent près d'un tiers du total des expertises.

Si le vieillissement est une réalité, il en existe une autre. En effet, cette augmentation des réparations s'explique aussi pour une montée en puissance des pièces de réemploi (PIEC, pièces issues de l’économie circulaire) qui permettent de réduire la facture.

Entre 2019 et 2022, le taux moyen d'utilisation d'une ou plusieurs PIEC a bondi de 10,5 points, pour atteindre 12,2 % en 2022 contre 1,7 % en 2019.

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Il faut souligner que depuis 2021, "la prescription des pièces issues de l’économie circulaire (Piec) s’est généralisée, poussée par la loi Agec, Climat et Résilience qui oblige les professionnels de la réparation à proposer des devis de réparation en Piec quand cela est possible", souligne BCA Expertise.

La valeur de remplacement ne va pas baisser dans les mois à venir

Pour Benoît Lamarsaude, directeur pilotage et performance de BCA Expertise, les choses ne devraient pas fondamentalement changer dans les mois à venir : "La mise en place des politiques de décarbonation de l’automobile impacte visiblement la valeur du parc automobile. On voit désormais émerger significativement les motorisations électriques et hybrides dont les valeurs sont plus élevées que les motorisations diesel ou essence. Le déploiement des zones à faibles émissions qui s’accélère en 2023 entrainera un renouvellement du parc dans les localités concernées. L’ensemble de ces éléments conduit à estimer que l’inflation des valeurs de remplacement du véhicule devrait se situer encore à des niveaux élevés sur les mois à venir."

Il y aura donc sans doute moins d'épaves, plus de véhicules à réparer et plus d'utilisation de pièces de réemploi. Une équation complexe dont il sera difficile de déterminer si la résolution aura un impact positif sur la décarbonation de l'automobile.