La révolution logistique de PSA
Nouvelle distribution des pièces de rechange, nouveau réseau multimarque, élargissement de la gamme Eurorepar, plus de moyens marketing, une offensive sur la carrosserie… Patrick Ferreira, désormais responsable pièces et services de PSA, soutenu par le commerce France des deux marques, Xavier Duchemin, directeur du commerce de Peugeot France, et Philippe Narbeburu, directeur du commerce France de Citroën et DS, ont choisi une stratégie globale pour mieux rentabiliser l’après-vente de PSA.
L’initiative, qui s’inscrit dans le cadre du projet “Back in the Race” voulu par Carlos Tavares, part d’un constat alarmant de manque de compétitivité en après-vente. En effet, Xavier Duchemin concède aujourd’hui qu’en entretien-réparation, les parts de marché des deux réseaux sur les marques du groupe n’excèdent pas 28 %. Autrement dit, l’immense majorité des clients Peugeot et Citroën quittent le réseau constructeur après la période de garantie, attirés qu’ils sont par les sirènes de la rechange indépendante promettant des tarifs plus contenus. Il faut donc se montrer plus performant pour récupérer cette volatile clientèle.
Rationalisation
L’un des leviers principaux pour améliorer la performance touche tout d’abord à la logistique. Le taux de service affiché des réseaux des deux marques plafonne à 70 %. En cause, des stocks éparpillés dans toutes les concessions, souvent peu rationalisés, avec parfois jusqu’à 10 % de stocks morts. Avec de telles contre-performances, impossible d’espérer se battre avec la rechange indépendante, dont les plus gros acteurs se fédèrent, apportent des solutions multimarques avec des taux de service à 95 %, des livraisons jusqu’à quatre fois par jour…
Du coup, PSA fait table rase. Dès 2015, la distribution des pièces de rechange va subir une véritable révolution chez le constructeur français. En effet, exit les stocks dans les concessions. Les 400 DOPR (distributeurs officiels de pièces de rechange) devraient perdre cette casquette. Ils seront désormais approvisionnés deux à trois fois par jour via des plates-formes qui, au nombre de 40 à 50 sur le territoire, couvriront les besoins des réseaux Peugeot, Citroën, DS et Euro Repar Car Service.
Au menu : amélioration de la disponibilité, car ces sites seront à même de stocker beaucoup plus de références que les concessions elles-mêmes. Patrick Ferreira affirme ainsi pouvoir atteindre 85 % de taux de service. Le système doit aussi permettre des économies pour les distributeurs, qui n’auront plus à supporter les coûts d’une telle immobilisation financière. Aujourd’hui, un DOPR stocke environ deux mois d’utilisation de pièces. Les plates-formes disposeront seulement de quarante jours et bénéficieront d’une liaison à flux tendu avec Vesoul.
Pour PSA, il s’agit d’augmenter le niveau de satisfaction des clients et de favoriser le taux de réponses positives immédiates auprès des MRA lors de la revente de pièces. Et, bien sûr, de réaliser des économies là encore puisque, désormais, au lieu de 400 points de livraison, le stock central de Vesoul n’affrétera que 40 à 50 livraisons.
S’inspirer de bonnes pratiques
On rappelle que ce schéma logistique est déjà testé avec succès à titre privé dans une quinzaine de groupes de concessions Peugeot (et une chez Citroën). PSA ne fait donc qu’étendre le concept à tout son réseau, à la manière des Dubreuil (plate-forme Opal) et autres Chopart (plate-forme Iperia). Ces mêmes plates-formes devraient d’ailleurs intégrer le projet de PSA, tout comme les neuf en propre dont dispose déjà le groupe. Pour compléter le maillage, Philippe Narbeburu confie travailler sur la cartographie finale desdites plates-formes : “Aujourd’hui, nous accueillons les candidatures pour la création des plates-formes, certaines localisations devant faire l’objet de créations pures.” Rendez-vous est donné à la fin du premier semestre pour connaître les emplacements définitifs retenus par PSA pour ces sites logistiques.
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