S'abonner
Services

La location de courte durée toujours dans la tourmente

Publié le 9 mars 2021

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Avec un niveau d'activité encore en chute de plus de 50 % depuis le début de l'année 2021, les loueurs courte de durée subissent toujours de plein fouet les effets de la crise. Entretien avec Guirec Grand-Clément, vice-président de la branche Mobilité au sein du CNPA.
Guirec Grand-Clément, vice-président de la branche Mobilité au sein du CNPA.

 

Comment se porte l’activité de location de courte durée ?

La situation reste très compliquée. L’année 2020, vous le savez, a été très difficile. Lors du premier confinement, notre activité s’est effondrée de 90 à 95 %. Lors du second confinement, la chute a été moins sévère avec un recul de 60 à 70 % car l’activité notamment professionnelle s’est maintenue légèrement. Depuis le milieu du mois de décembre 2020, jusqu’à maintenant, notre niveau de transactions se situe entre -50 et -55 % par rapport au début de l’année 2020. Cette baisse est plus forte pour les loueurs présents dans les aéroports (-70 %) car le trafic aérien a fortement chuté, que ce soit pour les déplacements professionnels ou les loisirs.

 

Quelle sont les aides financières dont vous bénéficiez actuellement ?

Toutes les enseignes ont eu recours au chômage partiel. C’est une mesure qui nous a beaucoup aidés afin d'éviter de grosses vagues de licenciements. Nous sommes également en discussion avec les aéroports et la filiale de la SNCF pour aménager les conditions contractuelles sur les loyers, qui pèsent lourds dans nos charges fixes, avec les places de parking, les bases arrière de préparation. En revanche, nous bénéficions, grâce à notre insertion dans le secteur du tourisme, d’un remboursement à 100 % du chômage partiel jusqu’à la fin du mois. Après cette date, le dispositif devrait perdurer mais avec un reste à charge plus important. Nous espérons que la prise en charge totale va perdurer jusque fin avril. Enfin, beaucoup d’entreprises ont demandé des PGE (prêts garantis par l’Etat)

 

Les difficultés subies sont-elles identiques pour toutes les catégories de loueurs ?

Notre secteur travaille avec trois segments de clientèles bien distincts. Tout d’abord, le canal des affaires, qui est très fortement impacté. Mais dans ce créneau, je pense que nous vivrons une reprise importante après un certain niveau de vaccination, tout au moins en France. A l’international, la reprise sera sans doute plus longue. Ensuite, la catégorie des loueurs ayant une activité sur le véhicule de remplacement, que ce soit pour les loueurs de longue durée ou les sociétés d’assistance, réalise une saison correcte. Enfin, le segment pour la location de loisirs est très impacté et je pense qu’en 2021, nous vivrons la même configuration qu’en 2020. La clientèle américaine ne va pas revenir encore cette année et les Anglais, qui représentent la première clientèle européenne, ne devrait pas non plus beaucoup voyager.

 

Comment ont évolué vos relations avec les constructeurs ?

Cette relation fait partie de notre stratégie individuelle mais aujourd’hui, en toute transparence, nous vivons une très bonne relation avec les constructeurs qui font preuve d’une grande agilité. Bien sûr, nous nous engageons quand même sur des volumes.

 

Quelle contribution les loueurs de courte durée auront-ils sur le marché automobile global en 2021 ?

Difficile à dire car ces négociations restent individuelles et confidentielles. Mais la location de courte durée reste un acteur important du marché automobile. En 2020, le secteur a pesé pour 7,8 % des immatriculations globales avec 128 500 mises à la route (en baisse de 46,7 %). Mais en 2019, qui était plutôt une bonne année, nous étions à l’origine de 241 000 immatriculations en baisse de 2,3 %, soit 10,8 % du marché. Cette année, il faut bien dire que nous travaillons avec une boule de cristal et même si, bien sûr, nous construisons des plans de flottes, ce chiffre reste une prévision. Nous pensons que nous devrions augmenter notre flotte de 15 à 20 % par rapport à 2020.

 

Quelles leçons retirez-vous de cette crise pour votre activité ?

Nous retenons trois points essentiels. Tout d’abord que la préparation et la désinfection de nos véhicules sont devenues essentielles dans notre relation avec nos clients. Ensuite, que le véhicule utilitaire a mieux résisté que le véhicule de tourisme, notamment grâce à la hausse des livraisons et cette tendance va perdurer. Enfin que la digitalisation des transactions va s’accélérer. La location de courte durée est enfin entrée dans le 21e siècle.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle