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La FNTR interpelle Clément Beaune sur l'électrique

Publié le 22 septembre 2023

Par Florent Le Marquis
4 min de lecture
Lors de son 77e congrès, les 20 et 21 septembre 2023, la Fédération nationale des transports routiers accueillait Clément Beaune. Le ministre des Transports a notamment rappelé sa confiance en l'électrique pour mener la transition énergétique du secteur du poids lourd.
Clément Beaune, ministre des Transports, au congrès de la Fédération nationale des transports routiers en septembre 2023
Clément Beaune a souligné la résilience du secteur du transport routier, tout en adressant plusieurs sujets d'avenir. ©Le Journal de l'Automobile

Pour sa deuxième apparition au congrès de la Fédération nationale des transports routiers (77e du nom cette année), Clément Beaune faisait face à un secteur peut-être encore plus marqué par l'année écoulée. Jeudi 21 septembre 2023, le ministre chargé des Transports a fait face à une assemblée bien fournie à Montrouge (92). Il a succédé à Jean-Christophe Pic, président de la FNTR, lui répondant sur de nombreux points.

 

"Une place centrale pour l'électrique"

 

Plusieurs dossiers chauds ont été évoqués, et en premier lieu celui de la décarbonation. "Chaque énergie alternative a sa place pour remplacer le diesel, a avancé Jean-Christophe Pic. On ne peut pas se concentrer sur une seule. La pression imposée pour l'électrique est disproportionnée. On nous donne 17 ans pour décarboner 600 000 véhicules lourds : ce n'est pas possible."

 

S'il a plaidé pour le mix énergétique, Clément Beaune n'a pas manqué de réaffirmer sa confiance en l'électrique. Cette énergie aura selon lui "une place centrale dans la transition énergétique". Il a annoncé vouloir renforcer l'appel à projets pour l'électrification, sans pour autant dévoiler de montant.

 

La TICPE finira par évoluer

 

"Nous sommes convaincus et engagés dans la transition énergétique, a garanti Jean-Christophe Pic. Mais pas au prix de notre survie économique." Le président de la FNTR a prévenu que le syndicat resterait "attentif à toute pression fiscale supplémentaire qui limitera les capacités d'investissement des transporteurs." Clément Beaune a répondu en confirmant que l'avantage de ces derniers sur la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) ne serait pas modifié en 2024. Mais cela ne sera pas éternel : "Il faudra revenir progressivement sur cet avantage fiscal", selon le ministre. La réforme est prévue avant 2023.

 

"On ne se mettra pas d'accord sur tout", a ajouté, sourire aux lèvres, Clément Beaune. Quand Jean-Christophe Pic avait expliqué sentir son secteur "visé de façon discrétionnaire" par l'application du bonus-malus (modulation du taux de contribution d'assurance chômage à la charge de l'employeur), le ministre a affirmé que cette réforme n'était pas pour pénaliser les transporteurs, mais "pour des raisons sociales".

 

Le sujet des ZFE reste en revanche encore flou. Clément Beaune n'a pas exclu un accord entre les métropoles et l'État pour laisser circuler certains véhicules de façon uniforme dans l'ensemble des ZFE. Mais le ministre souhaite "respecter les collectivités locales". La signature d'un décret n'est donc pas chose gagnée.

 

Recrutement et flatteries

 

Côté recrutement, le ministre a estimé à 100 000 le nombre d'emplois à pourvoir dans la filière d'ici à 2030. "Nous avons fait des avancées pour attirer et fidéliser", a-t-il affirmé. Il a notamment noté que certains blocages liés à la formation ont été identifiés. "Nous sommes en train de faire des progrès, notamment pour faciliter les démarches administratives", a ajouté le ministre. L'idée d'un guichet unique, notamment pour les démarches liées au permis, à la carte de conducteur ou encore à la carte tachygraphe, semble être prête à se concrétiser.

 

Le ministre a également martelé que d'autres sujets, comme le congé de fin d'activité et la question du chargement/déchargement par le conducteur (que la FNTR souhaite faire interdire, comme c'est le cas dans d'autres pays européens), sont au cœur de ses priorités.

 

Enfin, Clément Beaune n'a pas manqué de valoriser la filière et son comportement pendant les crises récentes. "La crise du carburant a montré l'exemplarité de la profession. Vous avez subi cette crise mais l'avez aussi résolue. Les routiers ont été mobilisés pour que le transport de carburant soit accéléré quand il manquait. […] Concernant les accords salariaux, vous êtes le secteur où les discussions sociales se passent le mieux." De son côté, Jean-Christophe Pic a conclu son discours en affirmant que "le temps n'est plus aux mots, il faut des actes", en attendant ces derniers pour 2024.

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