Julien Renard, Karita Interactive : "Faire du métavers un parcours bénéfique pour le consommateur"
Journal de l'Automobile. Vos références sont nombreuses dans le monde de l'automobile, comment se positionne Karita Interactive ?
Julien Renard. Nous intervenons en qualité d'agence marketing digitale avec une spécialisation dans l'industrie automobile. Nous accompagnons entre autres des marques comme Nissan ou des distributeurs comme Mapauto ou le groupe Dugardin par exemple, avec des solutions de communication mais aussi de parcours d'achat en ligne.
JA. En votre qualité de responsable de l'innovation, vous explorez la technologie du Metavers. Elle n'a pas eu bonne presse ces derniers temps…
JR. En effet, il y a eu plusieurs annonces qui ont réfréné l'engouement, mais je crois que tout cela est dû au fait que les projets proposés avaient du mal à apporter des solutions concrètes. De part notre expérience, nous abordons les choses autrement et nous allons faire du métavers un moyen de concevoir un parcours bénéfique à la fois pour le consommateur et pour l’industrie automobile.
JA. Par quel moyen ?
JR. Nous avons conçu un univers virtuel qui n'est pas déconnecté de la réalité. Déjà il ne nécessite aucun équipement ; casque de réalité virtuel ou logiciel. Ensuite parce que nous permettons l'établissement de passerelles entre le web 2, c'est-à-dire celui que nous connaissons tous, et le web 3, la technologie qui régit le métavers.
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JA. En clair, que cela peut-il donc autoriser chez vos clients ?
JR. Prenons les constructeurs. Ils pourront organiser des conférences publiques ou privées avec des journalistes ou des partenaires. Ils auront aussi la possibilité de virtualiser une salle de formation sans perdre en niveau d'interaction entre le formateur et les participants, ni en capacité de partage de contenus même des plus techniques. Enfin, ils pourront également mettre à disposition de leurs réseaux de distribution des showroom virtuels dans un optique de retail.
JA. Et chez les concessionnaires ?
JR. Les possibilités n'auront pour limite que l'imagination. Chez Karita Interactive nous avons préparé plusieurs scénarios. L'un d'eux concerne bien sûr les événements du type Journée Portes ouvertes ou ventes privées. Des salles virtuelles serviront aux commerciaux de lieu de réception des clients avec la possibilité d'ouvrir des espaces plus confidentiels pour passer aux négociations. Un autre proposera une zone de livraison. Alors, les concessionnaires pourront faire une mise en main avant l'arrivée physique du véhicule. Ainsi, en cas de livraison à domicile par Hiflow ou autre Pop Valet, le vendeur sera allé au bout de son rôle traditionnel sans se déplacer.
JA. Comment perçoivent-ils ces idées que vous exposez ?
JR. Nous avons fait une démonstration et l'accueil de l’industrie automobile a été favorable. Ils apprécient la perspective de gagner du temps sans nuire au lien qui les unit aux clients, de disposer d'un point de vente permanent ou encore de pouvoir faire évoluer le rapport aux centres de contact.
JA. Et qu'en est-il de leurs traditionnels partenaires, comme les établissements financiers ?
JR. Voilà un point important, en effet ! Karita Interactive collabore depuis quelques temps avec CGI par exemple. Nous avons appris à connecter leurs services afin de récupérer les éléments de financement associés à un véhicule pour générer une image au format JPEG que le visiteur du métavers pourra consulter comme un document annexe. Nous offrons donc une expérience plus complète et fluide.
JA. Regardez-vous également du côté des voitures d'occasion ?
JR. Aussi, oui. Les concessionnaires et les distributeurs ont des outils leur permettant désormais de capturer les images à 360° à l'extérieur et à l'intérieur des véhicules d'occasion. Nous pourrons traiter ces flux, tout comme les listes de stock. L'acheteur retrouvera tout cela dans l'univers virtuel et pourra actionner des ouvrant comme le coffre ou les portes pour simuler la découverte d'un produit unique.
JA. Vous annoncez de premières livraisons de plateformes en 2023, une année charnière dans l'histoire de l'automobile. Selon vous, qui aura le plus d'intérêt à les adopter ?
JR. En effet, il y a de beaux projets à sortir. Notre agence présente l'avantage de proposer des applications concrètes au service des points de vente et du quotidien des constructeurs. Il est vrai que le contrat d'agent va entrer en service et que de fait les constructeurs vont chercher des idées pour créer une relation directe et forte avec les acheteurs. En même temps, les concessionnaires toujours en place ne vont pas laisser passer le train de la modernisation. Je pense donc que nous adresserons les deux modèles de commercialisation de véhicules.
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