Jean-Marie Thierry, directeur de Viaxel

...banques dans ce domaine. Nombre d'entre elles ont mis en place des offres à taux très bas au 1er semestre, selon Jean-Marie Thierry.

Journal de l'Automobile. Vu le contexte, avez-vous réalisé un bon ou un mauvais 1er semestre 2010 ?
JEAN-MARIE THIERRY. Nos résultats sont conformes à nos prévisions. En effet, à la fin de l'année dernière, nous étions très prudents dans la mesure nous avions réalisé un excellent 1er semestre 2009. De plus, nous estimions que la prime à la casse maintiendrait le niveau faible du montant moyen financé de la plupart des financières. Nous ne sommes pas mécontents pour autant. Nous avons aussi eu de très bonnes surprises au cours de ces six premiers mois, la première d'entre elles étant le bon maintien de notre production VN. Elle n'a reculé en valeur que de 0,6 %. Nous avons en outre conquis de nouveaux apporteurs d'affaires et enregistré une hausse de notre chiffre d'affaires de 8 à 9 % au niveau des VUL. C'est au final plutôt encourageant.

JA. Qu'est ce qui explique votre décrochage dans le financement VO ?
J-M.T. Une chose est sûre. Nous n'avions pas prévu pas cette baisse. Ici, nous avons fait face à la fois à un retournement du marché et à une très grande agressivité commerciale de la concurrence bancaire. Nombre d'établissements bancaires ont mis en place des offres à taux très bas pour des montants compatibles avec des prix de VO. Les banques sont littéralement montées en régime dans le financement VO sur les six premiers mois de 2010. Ceci étant dit, dès le mois septembre, nous allons lancer une nouvelle offre VO. Elle inclura des produits nouveaux et des incentives afin de favoriser le financement de véhicules d'occasion sur le lieu de vente. Les distributeurs doivent agir avec nous pour motiver leurs équipes et préserver leur rémunération sur les produits de financement VO.

JA. D'autres nouveautés sont-elles au programme d'ici à la fin de l'année chez Viaxel ?
J-M.T. Oui. Courant septembre, nous allons lancer un nouveau programme de formation centré sur le Crédit-Bail et la LOA. Destiné aux vendeurs, il doit nous permettre de faire beaucoup mieux dans ce domaine. Dernièrement, nous avons constaté qu'il y avait un basculement de la LLD vers le Crédit-Bail. Ceci explique d'ailleurs en partie le fait que nous ayons enregistré une baisse de production dans le domaine de la LLD sur les six premiers mois de 2010.

JA. Justement, quels sont vos objectifs de production sur cet exercice ?
J-M.T. Nous nous attendons à un recul de notre chiffre d'affaires global d'environ 3 %, le retour à la croissance étant programmé pour 2011. D'ici là, nous allons nous attacher à être toujours plus proches de nos apporteurs d'affaires et à profiter au mieux de la puissance de frappe de la structure née de la fusion entre Sofinco et Finaref, à savoir Crédit Agricole Consumer Finance (N.D.L.R. : 75 milliards d'euros d'encours en Europe avec un secteur auto qui y participe à hauteur de 20 à 30 %). Nous devons plus que jamais motiver les professionnels de l'automobile en matière de financement, et ce, via la qualité de nos produits, de nos formations et de nos niveaux de rémunérations. Nous devons aussi répondre à la forte concurrence des banques.

JA. La hausse du montant moyen financé va-t-elle se poursuivre selon vous ?
J-M.T. Nous sommes évidemment satisfaits de le voir repartir à la hausse. Mais il n'a toujours pas rejoint celui que nous affichions il y a deux ans et il me semble que cela traduit une tendance de fond du côté de la clientèle. Cette dernière vise de plus en plus à baisser le montant de sa mensualité, quitte à monter son apport personnel et à allonger la durée de l'emprunt. Aussi, il convient d'être très prudent en la matière. Une prudence que nous nous appliquons également au niveau des véhicules électriques. Dans ce domaine, nous restons encore en veille. Pour preuve : si nous proposons déjà des prestations pour ce type de véhicules, nous n'avons pas encore programmé le lancement d'une offre de financement en LLD sur les VE.