Grand Prix d'Australie : Débuts en fanfare

...tant les événements et autres moments forts ont été nombreux du côté de l'Albert Park de Melbourne !
Au rang de ces derniers, comment ne pas rester interloqué devant la forme olympique affichée par Lewis Hamilton après que celui-ci, à peine éprouvé par une course pourtant disputée sous une chaleur caniculaire (38°C à l'ombre, 50°C sur la piste !), eu gravi en courant les marches du bâtiment de la direction de course qui le séparaient de la plus haute marche du podium ? Comment ne pas céder à l'émotion, également, devant la franche étreinte unissant dans la joie ce même Hamilton et son compère (ils se connaissent bien et s'apprécient depuis leurs premières passes d'armes en karting) Nico Rosberg, brillant 3e au volant de sa Williams à moteur Toyota ? A contrario, comment ne pas crier à l'injustice devant ce maudit panache s'échappant de la boîte de vitesses de la "modeste" Toro Rosso de Sébastien Bourdais, privant ce dernier d'une fantastique 4e place pour son 1er Grand Prix à seulement deux tours du but ? La dure loi du sport mécanique. "Un résultat extrêmement décevant en raison du travail accompli cet hiver par les gars de l'équipe", déclarait le manceau à chaud, un tantinet dépité malgré ses 2 premiers points marqués au championnat du monde. Certes, après avoir réussi l'exploit de tenir en respect la paire Alonso/Kovalainen lancée à ses trousses, cueillir la récompense d'une 7e place paraît quelque peu dérisoire. Même pour quelqu'un parti de la 17e place de la grille. Mais il convient de relativiser. L'important, en effet, est que le français n'ait pas manqué son entrée dans le grand cirque de la F1, réalisant un sans-faute !

Une course à l'américaine qui n'a sans doute pas dépaysé le seul français du peloton

Pour ce qui est de la course en elle-même, il est certain que Bourdais n'a pas dû être "dépaysé", tant celle-ci s'est rapprochée des courses à l'américaine avec, notamment, trois interventions du safety-car. En outre, on n'avait pas vu une telle hécatombe depuis bien longtemps ! Sept voitures à l'arrivée dont l'une (la Honda de Barichello) disqualifiée, huit voitures classées. Kimi Räikkönen et Sébastien Bourdais ayant couvert la distance minimale avant leur abandon à cinq et deux tours de la fin, ont pu être intégrés au résultat final, et surtout marquer des points.
Mais, quelle synthèse pour ce 1er Grand Prix ? D'abord, la victoire de Lewis Hamilton ne souffre d'aucune contestation. Parti d'une belle pole position (en 1'26''714, soit 220,258 km/h de moy.), le britannique a tout de suite pris les commandes de la course avec autorité. Inébranlable malgré des événements jouant en sa défaveur (trois interventions de safety-car réduisant à chaque fois son avance à néant), Hamilton a confirmé son rang de leader de l'équipe McLaren en signant sa 1re victoire de la saison, la 5e de sa jeune carrière. "L'équipe et Ron Dennis en particulier ont vécu des moments difficiles, mais nous avons su les traverser et, aujourd'hui, le résultat le prouve, déclarait le vainqueur. C'est très émouvant de remporter le premier GP de la saison et je suis très content pour Ron". Considéré avec juste raison comme l'un des favoris de la saison, le britannique a déjà marqué son territoire…

La 3e place de Rosberg ne fait que confirmer les progrès de Williams entrevus cet hiver

Assurément, il en aura besoin, dans la mesure où ses concurrents directs vont mettre un point d'honneur à revenir au contact lors des prochains Grands Prix (dont celui de Malaisie, disputé ce week-end). A Melbourne, la Scuderia a connu un début de saison catastrophique, enregistrant deux abandons sur casse moteur. En outre, partis chacun à la faute à deux reprises, Massa et Räikkönen ne sont pas exempts de tout reproche non plus. Reste que, avant d'effectuer une incursion dans les graviers, le finlandais se trouvait en lutte pour le podium, preuve que les Ferrari sont là où elles doivent être. Toujours côté équipes, il faut retenir également les réels progrès accomplis par BMW et Williams. "L'équipe a travaillé très dur pour résoudre les problèmes rencontrés lors des premiers tours de roue de la nouvelle voiture, déclarait Nick Heidfeld, 2e au volant de sa BMW Sauber. Nous n'avons pas cessé de progresser et nous n'avons pas encore tiré le véritable potentiel de l'auto". Pour Williams, la 3e place de Nico Rosberg ne fait que confirmer le potentiel entrevu lors des tests hivernaux. Une analyse qui pourrait s'appliquer dans une moindre mesure à Toyota, même si les voitures ne figurent pas à l'arrivée (abandon de Trulli sur panne électrique, accident spectaculaire pour Glock). En progrès sensible, les deux TF 108 figuraient tout de même aux 6e et 9e rangs de la grille de départ.

A l'opposé figure Renault, comme les tests hivernaux le laissaient malheureusement présager. Après une séance de qualifications difficile, Fernando Alonso et Nelson Piquet s'élançaient respectivement des 11e et 20e places sur la grille. Malgré les interventions du safety-car, l'espagnol menait une course particulièrement agressive pour finalement revenir à la 4e place (grâce à l'abandon de Bourdais) après plusieurs dépassements musclés dans les derniers tours. De son côté, Nelson Piquet Jr n'a pu voir le drapeau à damiers de son 1er GP, à la suite d'un incident de course dans le premier tour ayant endommagé sa monoplace. "Ce bon résultat va sans doute booster toute l'équipe et nous redonner confiance pour la suite du championnat, mais il est clair que nous devons cependant poursuivre nos efforts pour améliorer notre niveau de performance en qualifications et notre rythme en course", analysait le double champion du monde espagnol, masquant à peine une déception palpable. Premier objectif, revenir au niveau de BMW et Williams.

Photo : Le premier podium de la saison avec Lewis Hamilton sur la plus haute marche, entouré de Nick Heidfeld (2e), et Nico Rosberg (3e).