Gilles Maillet, Facebook : "Les outils de live seront une réponse appropriée"
Gilles Maillet, vous ne sauriez rester indifférent à l'essor du digital à l'ère du post-confinement. Quel est votre sentiment sur la question ?
Gilles Maillet. L'évolution digitale s'est installée dans le quotidien des Français et va perdurer. Après avoir pris une place importante, le mobile a confirmé son statut, pendant le confinement. Tous les annonceurs ont pu conserver un lien avec les consommateurs par ce canal. Nous observons que les échanges en ligne ont augmenté, tout comme l'usage de formats "live".
Comment Facebook s'est adapté à cette tendance ?
GM. Nous avons multiplié les innovations durant la période, notamment avec le lancement de Messenger Rooms et le passage une capacité de 8 personnes lors des appels vidéo sur Whatsapp. Le 19 mai, nous avons aussi officialisé Shops, une interface de commerce unifiée pour les entreprises de toutes tailles. Elle permet de créer, d'animer et de piloter des boutiques en ligne très facilement. Nous encourageons ainsi le développement de la pratique. Enfin, nous avons travaillé sur la réalité virtuelle et la réalité augmentée pour proposer de nouveaux outils, notamment à destination des marques automobiles.
Justement, quel regard portez-vous sur l'automobile en ces temps de changements ?
GM. Elle a basculé. La vente de véhicules en ligne a explosé. PSA a changé la donne avec l'Ami et nous le verrons bientôt dans les premiers résultats consolidés. En fait, les études révèlent que l'e-commerce s'est ancré dans l'esprit des Français. Ils étaient 13 % à y recourir avant la crise, ils sont 31 % désormais. La fréquentation des magasins en pâtit et les marques, dont celles de l'automobile, sont bien avisées de parier sur l'omnicanal. Encore une fois, la Citroën Ami sera un outil de mesure de cette tendance de fond.
D'après Kantar Media, les investissements média se sont contractés au premier semestre 2020. Qu'en a-t-il été sur vos plateformes ?
GM. Le confinement a été difficile pour tout le monde. Les médias physiques ou digitaux ont souffert. Toutefois, nous nous réjouissons de voir que les annonceurs ont continué à être présents au travers des live et qu'ensuite la technologie nous a apporté la réactivité pour rebondir. Cela nous a permis, à l'échelle du groupe, de publier des chiffres positifs au premier semestre.
A l'automne, c'est le Mondial de Paris qui fera les frais de la crise sanitaire. Qu'avez-vous à proposer ?
GM. En effet, les constructeurs ont de nombreux lancements programmés, surtout des véhicules électriques, et auraient souhaité pouvoir les présenter dans de bonnes conditions. Dans cette phase qui demande de la pédagogie, nous pensons que les outils de présentation "live" seront une réponse appropriée. La réalité augmentée accessible à tous via un smartphone sera aussi une solution pertinente.
Les concessionnaires sont au fait de votre catalogue, que peut-on signaler dans ce registre ?
GM. Après le groupe Amplitude, d'autres ont intégré l'idée d'utiliser Messenger comme canal de communication dans l'après-vente. Il y a plusieurs initiatives en préparation, mais nous ne pouvons pas encore les évoquer publiquement.
Comment se déroule votre incursion dans l'univers du VO ?
GM. Ce segment reste tactique. Facebook MarketPlace est devenu un média très important sur le marché de l'occasion. Nous venons d'ajouter une fonction pour pousser les stocks sous forme de reciblage. De manière concrète, nous identifions les internautes qui ont effectué des recherches de véhicules en ligne et nous leur exposons des produits similaires, disponibles chez nos partenaires annonceurs. Ce service repose sur une analyse de la typologie et sur la géolocalisation. Demain, il nous faudra ajouter un robot pour répondre aux premières questions et le système Facebook Pay pour aller plus loin dans le parcours d'achat.
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