S'abonner
Services

F1 : Michelin jette l’éponge

Publié le 13 janvier 2006

Par Marc David
4 min de lecture
Le manufacturier français tournera le dos à la F1 à l'issue de la saison 2006. Mi-décembre 2005, Michelin officialisait ce que bon nombre d'observateurs pressentaient. A l'issue de la saison 2006, le manufacturier clermontois quittera la F1, après six ans de présence. Six...
Le manufacturier français tournera le dos à la F1 à l'issue de la saison 2006. Mi-décembre 2005, Michelin officialisait ce que bon nombre d'observateurs pressentaient. A l'issue de la saison 2006, le manufacturier clermontois quittera la F1, après six ans de présence. Six...

...ans qui en fait, correspondent à une deuxième période dans la discipline. En effet, la première, de 1977 à 1984, avait été motivée par l'arrivée de Renault en tant que constructeur à part entière. La deuxième, à partir de 2001, l'avait été suite à la demande de Toyota et de Williams, deux écuries qui, soit dit en passant, viennent de troquer leurs gommes françaises pour des japonaises, en l'occurrence celles de Bridgestone. Ont-elles eu vent des intentions futures de Michelin ? Sans doute. Mais ce n'est pas ce revirement qui a précipité le départ de Bibendum. Non, le problème se situe ailleurs. Après consultation de ses fidèles partenaires (McLaren-Mercedes, BMW-Sauber, Renault F1, Honda Racing F1) et de Sir Franck Williams, il est devenu évident pour Michelin que l'avenir de la F1 passerait inéluctablement par le manufacturier unique, au nom d'une plus grande équité. Une démarche de toutes façons entérinée le 9 décembre dernier par le conseil mondial de la FIA, et qui prendra effet à compter de 2008. Voire même dès 2007, compte tenu des événements. "Cette décision est l'aboutissement d'un constat de profond désaccord entre la philosophie sportive qui anime Michelin depuis toujours et les pratiques de gestion des autorités de la F1 qui n'offrent plus les garanties d'un environnement suffisamment clair et pérenne pour justifier des investissements sur le long terme", justifie Edouard Michelin, président du groupe.
Au fait, quelle "philosophie sportive" ? Le manufacturier clermontois a eu l'occasion de la rappeler à maintes reprises. Concrètement, la Formule 1 est considérée par Michelin comme un sport mécanique de très haut niveau technologique. Dans ce cadre, le pneumatique demeure un composant très influent de la performance de la voiture. En conséquence, la présence d'une concurrence entre au minimum deux manufacturiers est indispensable ; c'est la condition de base pour qu'il y ait une vraie compétition technique stimulant ainsi le progrès, pour le plus grand intérêt du public…

Selon Michelin, mais aussi Bridgestone, la concurrence demeure le seul moteur de la compétition

Une démarche à laquelle souscrit également Bridgestone, qui va se retrouver bien esseulé en 2007 (selon la FIA, d'autres manufacturiers seraient intéressés par la F1 après cette échéance, ce qui reste à prouver…). Les propos d'Iroshi Yasukawa, directeur de Bridgestone Motorsport, le confirment : "Bridgestone préfère la compétition, dit-il. Le fait de tenter des choses nous permet de progresser plus vite. Il est sûr qu'après 2006, nous travaillerons sans doute de manière plus conservatrice. Cela dit, nous pensons que nous avons encore des bénéfices à tirer de la F1 même en étant le seul manufacturier, comme nous l'étions en 1999 et 2000".
Bref, pour ce qui est du retrait anticipé de Michelin, un autre élément a pesé dans la balance : les changements incessants et sans préavis de règlement. Le 26 octobre 2005, la FIA autorisait de nouveau les changements de pneus en course en 2006, après les avoir prohibés en 2005. Une manière indirecte, selon certains, de "remettre à flots" Bridgestone et son partenaire privilégié (jusqu'à maintenant) Ferrari, qui n'ont pas su prendre la mesure du nouveau règlement 2005 ; celui-ci stipulant comme on le sait de disputer les essais qualificatifs et la course avec le même train de pneus. On passera également sur les échanges de courrier aigres-doux entre Edouard Michelin lui-même et Max Mosley, le président de la FIA, suite au "fiasco" d'Indianapolis que nous n'avions pas manqué d'évoquer dans nos colonnes. Une chose est certaine, en dépit de son retrait programmé, Michelin va se concentrer sur sa dernière saison. Edouard Michelin le confirme : "Michelin mettra tout en œuvre en 2006 pour assurer à ses partenaires le meilleur service et les meilleurs pneumatiques pour les aider à gagner au cours de la prochaine saison, comme cela a été le cas depuis son retour en Formule 1 en 2001". Après, Bibendum aura tout le loisir de vérifier si la soi-disant équité prônée par la FIA est réelle.


Marc David

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle