Entretien avec Guy Martin, président de Solutrans : Solutrans 2007, un salon “business”
...qui est aussi le président de la FFC (Fédération Française de Carrosserie).
Journal de l'Automobile. Comment définiriez-vous l'esprit de Solutrans ?
Guy Martin. Solutrans s'est orienté vers tous les professionnels de la filière jusqu'à la vente. C'est à la fois un salon de découverte et un salon de l'innovation. La politique du salon consiste à représenter de manière internationale les acteurs de la filière implantés sur le territoire français et européen. Tout en sélectionnant les exposants de façon à éradiquer le problème de la contrefaçon.
JA. Comment vous positionnez-vous par rapport à Hanovre ?
GM. Tout d'abord, nous ne cherchons pas à nous positionner en termes de volume et à augmenter coûte que coûte le nombre d'exposants pour revendiquer une place de leader. Ce que nous cherchons, c'est la qualité et surtout une qualité initiée par l'écoute des besoins des exposants. C'est vraiment ce qui nous différencie : nous nous réunissons en tables rondes avec les exposants, prenons en compte leurs souhaits et sommes particulièrement réactifs par rapport à leurs besoins qui sont vraiment ceux du marché.
JA. L'organisation de Solutrans a-t-elle reçu un bon accueil des réseaux de distributeurs indépendants ?
GM. Solutrans est d'abord un salon professionnel et c'est un salon du transport routier. Il ressort de ce constat que tous les réseaux indépendants de distributeurs de pièces PL comme AD PL, G Truck, Star VI ou encore TVI sont concernés par le salon et se mobilisent pour aller à la rencontre de leurs clients. J'ajouterais que tous les acteurs seront présents, tous les constructeurs de VI (Daf, DaimlerChrysler, Iveco, Man, Scania, Renault Trucks et Volvo), la quasi-totalité des constructeurs de VUL (Renault, Peugeot, Citroën, Nissan, Mam Strager…) et des carrossiers constructeurs (Aubineau, Durisotti, Gruau, Bennes, Jocquin, Cif…), sans oublier les équipementiers.
JA. Vous aviez évoqué un temps le fait de professionnaliser le salon sous forme de rencontres ?
GM. Nous avons délibérément orienté le salon sur le business et voulu accroître l'internationalisation de Solutrans. Le fait de l'appeler Salon International des Solutions Transport n'est pas anodin puisque cela exprime les deux axes recherchés. Concrètement, cela se traduit, par exemple, par la constitution d'une quinzaine de délégations venues de toute l'Europe auxquelles nous apportons des prestations de plus en plus performantes, des conditions de travail de façon à ce que se créent des joint venture, des accords de partenariats, des achats… En amont du salon, des rendez-vous ont été pris sur le site internet entre les professionnels, Solutrans est plus qu'un salon d'exposition, c'est un lieu d'échanges et de rencontres professionnelles.
JA. Quelles sont les grandes nouveautés du salon ?
GM. En dehors des animations et des conférences, et bien sûr de la thématique du développement durable, la grande nouveauté 2007 réside dans l'organisation par la chambre de commerce des rendez-vous d'affaires, de rencontres B to B entre exposants, visiteurs et acheteurs sur le salon. A noter aussi que l'espace télévision a été littéralement pris d'assaut pour évoquer les solutions transport et Comexpo a entrepris de poursuivre le salon par la création d'une communication d'après salon. Quant aux conférences, elles porteront sur la sécurité, la qualification du personnel, la technologie, "transporter plus à moindre coût en réduisant les nuisances" etc.
JA. Comment conciliez-vous développement des solutions transport et environnement ?
GM. L'édition 2007 s'est délibérément tournée vers le développement durable. Nous avons consacré un grand espace aux énergies alternatives et encouragé toutes les démonstrations visant à expliquer l'engagement des acteurs du transport routier en matière environnementale. Et Solutrans doit être une plate-forme qui met en exergue les progrès indéniables réalisés par la filière en matière d'écologie et de lutte contre la pollution. Par ailleurs, le transport routier s'est également amélioré sur le plan de la sécurité, grâce à une meilleure stabilité sur l'asphalte notamment.
JA. Il reste encore très cher…
GM. Les statistiques qui mettent le transport fluvial et le ferroutage en avant ne tiennent pas compte du temps et des prestations en amont et en aval, comme charger et décharger. Lorsqu'on met tous les éléments dans la balance, le transport routier s'avère le plus économique des trois. Ajoutons à cela le VUL, qui assure le relais logistique de proximité et nous obtenons une solution de qualité et de confort pour l'utilisateur.
JA. Comment intégrez-vous le VUL ?
GM. Le VUL est présent à la fois sur les salons d'utilisateurs et sur des salons lui étant consacrés totalement. Nous essayons d'aller le plus loin possible dans l'information sans avoir le ridicule d'aller dans la spécialisation parce qu'il n'y a pas de visiteurs spécifiques.
JA. Quelles sont les typologies de visiteurs ?
GM. Nous comptons trois grandes familles. D'une part, les réseaux, qu'ils soient réseaux de distribution des constructeurs VL et PL, réseaux des distributeurs de pièces indépendants VL et PL ou réseaux des carrossiers constructeurs. D'autre part, bien sûr, tous les professionnels, transporteurs ou loueurs et également tous les institutionnels. Enfin, les visiteurs étrangers, ceux des délégations notamment des professionnels venus de Chine, du Japon, de Russie, d'Inde, ou encore du bassin méditerranéen et d'europe de l'est.
JA. Qu'est-ce qui diffèrencient les distributeurs de pièces PL des pièces VL ?
GM. Les distributeurs de pièces PL indépendants sont totalement atypiques. D'abord parce que la plupart d'entre eux disposent d'ateliers de réparation. Ainsi, ils ne sont pas "seulement" distributeurs de pièces, mais aussi professionnels de la réparation des poids lourd. Par ailleurs, les transporteurs attendent d'eux des conseils techniques, une aide technologique, ce qui les oblige à être des techniciens confirmés.
JA. Solutrans en chiffres ?
GM. Nous avons couvert pratiquement les 42 000 m2 de superficie de stands qui nous étaient alloués par Eurexpo, soit une progression de plus de 13 % par rapport à la précédente édition. Les exposants étrangers occupent 23 % de la surface d'exposition soit 41 % d'exposants étrangers en plus. En clair, davantage de volume, d'exposants et d'offres … Solutrans 2007 devrait être une grande année.
Propos recueillis par
Hervé Daigueperce
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