Entretien avec Dominique Person, directeur général de Kia Motors France : "Kia dispose d'un réseau moderne et dynamique"
...de l'Automobile : Vous venez d'arriver à la tête de Kia Motors France, comment votre prise de fonction s'est-elle déroulée ?
Dominique Person : Le plus naturellement possible. En fin d'année dernière, Kia venait de signer un accord de rachat de sa distribution avec le groupe Bergé (JA n° 851) qui l'importait en France jusque-là. J'ai été séduit par ce challenge et j'ai tout simplement pris ma décision. Le reste concerne mon quotidien : mettre en place les équipes aussi bien internes qu'externes comme le réseau, mais aussi donner une nouvelle organisation. Aujourd'hui, il va falloir se préparer à faire des volumes, ce qui est nouveau pour Kia en France. Il a fallu rassurer les équipes, préparer l'avenir, organiser les fonctions et les optimiser. Il existe beaucoup de richesses dans cette société, ce qui est un atout évident.
J.A. : L'année 2003 s'est terminée pour la marque à 4 304 immatriculations. Or, Kia France nourrit de grandes ambitions dans l'Hexagone. Avez-vous défini les différentes étapes de cette croissance à venir ?
D.P. : La première étape fut d'abord de racheter la distribution de Kia puis la réorganisation de la société dans l'Hexagone. Ensuite, il faut compter sur le produit qui sera notre fer de lance. Cela passe également par un réseau important, moderne et dynamique. Le succès viendra de la qualité de notre réseau. Grâce à un réseau et une gamme complète, nous comptons atteindre 1 % du marché en 2005 au plus tard, tout en espérant atteindre cet objectif avant. Ensuite, il faudra doubler rapidement cette part de marché.
J.A. : Justement, quelle va être cette politique produit pour Kia ?
D.P. : Nous ne couvrons pour l'instant que 35 % des segments. Or, notre objectif reste d'en couvrir 90 % afin de toucher le plus de monde possible. La Picanto, commercialisée récemment, inaugure cette politique produit. Prochainement, nous lancerons sur le segment C la Cerato 4 et 5 portes. Ensuite, nous présenterons en première mondiale, au Salon de Paris, un nouveau SUV, le remplaçant du Sportage. Enfin, au premier trimestre 2005, nous espérons la sortie d'une nouveauté sur le segment B, très important en France. De plus, nous allons rapidement diéséliser toute notre gamme.
J.A. : Kia va-t-elle ainsi devenir une marque généraliste à part entière ?
D.P. : Kia veut se donner et se donne une image de marque généraliste. Mais pour atteindre l'objectif que le constructeur s'est fixé (300 000 VN en 2005 en Europe), Kia a également la volonté de se doter d'une image très européenne. Un site de production vient d'ouvrir ses portes en Slovaquie (JA n° 874) où seront produits tous les véhicules des segments B et C. Un centre de recherche et développement existe déjà en Allemagne, à Rüsselsheim, et nous donnons à nos modèles des noms à consonance très européenne, voire latine. Tout ceci compte dans l'objectif que nous souhaitons atteindre en Europe.
J.A. : Le réseau Kia, composé en début d'année de 68 investisseurs et de 78 points de vente, vous paraît-il suffisamment étoffé pour atteindre votre objectif ?
D.P. : Ces chiffres étaient exacts en début d'année, mais ils vont rapidement être dépassés. Nous devrions en effet compter 120 points de représentation pour le Mondial de Paris, en posséder 140 en fin d'année avant de nous stabiliser à 160 à la fin de l'année 2005 pour un total de 140 investisseurs. Je connais les hommes du terrain, cela devrait aller très vite car les candidatures ne manquent pas. Tout dépend maintenant des délais administratifs.
J.A. : Justement, certains grands groupes de distribution vous ont déjà rejoint, comme les groupes Pigeon, Schuller, Heyberger, Cromer ou Court. C'est plutôt encourageant ?
D.P. : D'autres de ces grands groupes devraient rapidement nous rejoindre. Certains se sont intéressés à notre marque dès qu'ils ont eu connaissance de mon arrivée car j'ai travaillé avec beaucoup d'entre eux par le passé. La relation humaine et de confiance joue énormément. Par ailleurs, le nouveau règlement européen a changé beaucoup de choses en notre faveur et offre à certains investisseurs l'opportunité de compléter leur offre avec une marque comme la nôtre, notamment en 4x4 et SUV. C'est notre intérêt commun : nous sentons cette volonté de croissance, une même envie… C'est aussi une conjonction de facteurs. Mais rechercher les grands investisseurs n'est pas une fin en soi pour notre réseau. Concernant le recrutement, tout se fera selon les opportunités, au coup par coup, selon les secteurs. Le plus important doit être la représentation de la marque.
Propos recueillis par Tanguy Merrien
Curriculum vitaeNom Person Licence en droit des affaires (Assas) et MBA (HEC Jouy-en-Josas) |
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