Doublé Chevrolet sur fond de polémique

...du 69e GP de Pau, théâtre de la quatrième manche du WTCC. Les faits. Suite à une réclamation de BMW, sans doute aux abois du fait d'absence de la moindre victoire en six courses (mais que faudra-t-il donc faire pour que l'une des voitures bavaroises s'impose enfin ?), la FIA décidait le vendredi précédent l'épreuve paloise de modifier pour la énième fois l'équilibre des forces en présence en s'en prenant une fois de plus, et de façon unilatérale, à... Seat. Le diesel dérangerait-il tant que cela ? Explication. Au début de la saison, alors que les engagements étaient clos, et avant la première course à Curitiba, la FIA avait modifié le règlement technique, ajoutant un amendement qui limitait la pression maximale du turbo à 2,5 bar, assorti d'une tolérance de 0,4 bar (équivalente à 30 ch, environ) variant en fonction de la pression atmosphérique et de la température. Or, cette tolérance a été brutalement supprimée après l'épreuve de Marrakech sans explication ni préavis, avec pour conséquence de pénaliser uniquement les Seat Leon TDI. Incompréhensible ! "Avant Marrakech, nous étions à 1/10e des BMW, précise le champion du monde en titre, un brin dépité. Après l'épreuve marocaine, le même écart se situait en notre faveur. Globalement, l'équilibre était bon, il ne fallait toucher à rien. En plus, le fait que cela arrive à Pau, devant notre public, nos supporters, les membres du réseau venus en grand nombre, est très frustrant". Effectivement, comme l'indiquait François Michel, directeur de la marque, Seat France avait convié près de 150 membres du réseau dans la cité d'Henri IV, du chef d'entreprise au responsable après-vente en passant par le chef des ventes ou le chef magasinier. Yvan Muller poursuit : "Ici à Pau, nous ne perdons du temps que dans les deux lignes droites (notamment, dans la remontée vers le Pont Oscar, NDLR) mais ce sera bien pire à Valencia, circuit constitué d'un grand nombre de virages/relances".
A moins que les choses rentrent dans l'ordre avant l'épreuve espagnole disputée ce 31 mai, suite à la réunion prévue dans la semaine ?

Toujours est-il qu'à l'issue de la séance qualificative, les cinq Seat Leon TDI officielles figuraient aux 15e, 16e, 17e, 18e et 21e places sur la grille de départ, derrière bon nombre de pilotes privés, avec aucun espoir de bien figurer en course. Comment expliquer cette contre-performance au public ? D'ailleurs, il faut saluer l'esprit sportif de la marque espagnole, qui relevait malgré tout le défi afin qu'aucun doute ne plane sur son implication en WTCC. On passera sur les pénalités infligées ensuite par les commissaires techniques à neuf concurrents (dont les trois Chevrolet) pour un dépassement du régime maxi, constaté après que l'ensemble du plateau eut été consigné en parc fermé jusqu'à... 21 h 30 ! Bref, la 1re course s'est jouée à l'Epingle du Lycée, après que Robert Huff eut profité d'une faute d'Augusto Farfus (BMW 320si), alors leader. Et le britannique d'offrir à la Cruze sa 3e victoire d'affilée, après les deux premières de Marrakech ! De son côté, l'alsacien finissait 12e, ne marquant aucun point. Dans la 2e course, on touchait le fond, lorsque le leader, Franz Engstler (BMW 320si), venait percuter de plein fouet la voiture de sécurité qui sortait des stands inopinément en lui coupant la trajectoire ! Incroyable mais vrai. A la relance de la course, Alain Menu repartait en tête et offrait à Chevrolet un carton plein mérité. De son côté, Yvan Muller marquait les deux points de la 7e place, ce qui lui permettait de conserver la tête du championnat devant Farfus (45 pts à 39), également 2e de cette seconde course. Chez les constructeurs, Seat conserve son avantage sur BMW, avec 107 points contre 91.