Chimirec Javené met les filtres en retraite
La propreté impressionne. Sur les 30 000 m2 du site de la plate-forme Chimirec de Javené implanté en Ille-et-Vilaine, le sol est impeccable. "Nous avons mis en place depuis de nombreuses années des campagnes de sensibilisation pour les employés sur la qualité, l'environnement et la sécurité", mentionne Bertrand Vivier, directeur de l'usine. Pour faire face à l'augmentation de l'activité, assurer la sécurité des salariés et protéger l'environnement, l'usine Chimirec de collecte et de traitement des déchets industriels vient également d'achever des travaux importants. Un auvent a été construit pour stocker les bennes de déchets pâteux, l'aire de stockage des contenants a été agrandie, tout comme le laboratoire ainsi que le bureau d'exploitation (avec une nouvelle salle de réunion et un local d'archives). Un effort important sur ce site qui reste l'un des fleurons du groupe : il se place en tête de classement en terme de superficie (70 000 m2 de surface foncière) et de chiffre d'affaires, supérieur à 20 millions d'euros en 2008. Il est aussi triplement certifié (voir Focus).
L'automobile y représente 20 % du tonnage traité, le reste provenant du monde industriel. Sur le site de Javené la moitié des clients, 4 000 au total, sont issus de l'automobile, en majorité des garages.
7 000 tonnes de filtres par an
L'usine travaille au quotidien avec des acteurs du monde automobile : une force de vente est même dédiée au secteur. "Nous avons acquis une certaine notoriété, mais nous devons conquérir de nouveaux marchés, la concurrence est là", commente Bertrand Vivier. Une politique de sensibilisation sur la réglementation des déchets est lancée tout particulièrement auprès des petits garages, souvent peu informés. "Nous essayons de leur expliquer qu'il est important vis-à-vis de la clientèle ainsi que des services de l'Etat, d'avoir une zone de collecte spécifique des déchets", précise Bertrand Vivier. L'accent est mis sur l'accompagnement du client dans le tri. Des contenants adaptés et identifiés pour le stockage des matières dangereuses sont mis à disposition des garagistes. La récupération des huiles est gratuite : "Cette filière n'est rentable qu'à partir d'un certain tonnage, or actuellement la collecte est en nette diminution", regrette Bertrand Vivier. Heureusement, l'usine ne se concentre pas sur cette seule filière et peut donc investir dans l'outillage nécessaire. Dans l'automobile, le coût moyen de traitement (transport et enlèvement) à la tonne est supérieur à 200 euros. Chimirec Javené dispose d'une flotte de 33 camions en propre. "Nous sous-traitons très peu et nous restons très attentifs en procédant à des audits très régulièrement pour nous assurer que les tournées se déroulent bien et que nos clients soient satisfaits de nos prestations", intervient Bertrand Vivier.
Le groupe mène actuellement un bilan carbone sur le transport sur trois sites du groupe dont Javené. "Nous souhaitons montrer à nos clients les avantages de la mutualisation des tournées et les inciter à grouper leurs demandes", explique Bertrand Vivier.
Lors de ces tournées, un bordereau de suivi de déchet est remis au client. Il indique la nature, le poids, les codes liés au transport de matières dangereuses ainsi que le numéro d'acceptation de ses déchets. Une fois arrivés sur la plate-forme, tous les produits sont identifiés et contrôlés puis prétraités.
30 % des déchets partent vers des filières de traitement spécifiques du groupe Chimirec. Le site Chimirec PPM implanté sur La Roche-Clermeaut assure, par exemple, la régénération de solvants usagers et de liquide de refroidissement par distillation et séparation.
"Tous les produits réceptionnés doivent être associés à une solution de revalorisation", insiste Bertrand Vivier. Dans cette perspective, un pôle recherche et développement a été créé sur le site de Chimirec PPM en 2008. Sur Chimirec Javené, les ambitions d'extension restent en attente. Avec une clientèle issue pour moitié de l'industrie automobile, l'usine n'échappe pas aux conséquences de la crise. "L'activité a baissé, nous avons limité les heures supplémentaires", commente Bertrand Vivier. Mais le site conserve son équilibre grâce à ces autres secteurs d'activités comme l'agroalimentaire, moins impacté par la conjoncture économique.
FOCUSCertifié conforme Depuis 7 ans, le groupe Chimirec s'est engagé dans une démarche de triple certification de toutes ses filiales. Le site de Javené dispose aujourd'hui de la certification combinée Qualité ISO 9001, Environnement ISO 14001 et Sécurité OHSAS 18001. L'ensemble des sites devrait obtenir cette qualification avant la fin 2009. |
Photo : Bertrand Vivier, directeur de l'usine Chimirec Javené.
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