Bornes de recharge : Transport & Environnement appelle à donner la priorité aux lieux de travail
Dès lors qu'on lui demande d'établir une liste des priorités, la réponse de Julia Poliscanova est sans équivoque. Pour la directrice de la branche électromobilité de la fédération Transport & Environnement, les investissements en matière d'infrastructures doivent aller en premier lieu aux aires de stationnement en entreprise. "Les lieux de travail et les flottes sont à équiper en bornes et le marché doit s'orienter dans cette direction", s'est-elle exprimée, jeudi 8 avril 2021, dans le cadre d'une webconférence organisée par EVBox, le fournisseur de solutions de recharge.
Les installations semi-privées figurent également sur sa liste des débouchés immédiats. "Les réseaux de bornes ont aussi un intérêt à se déployer dans des endroits comme les supermarchés, les parkings d'immeubles résidentiels et tout autre lieu sous la responsabilité d'une entreprise et accessible au grand public", a ajouté la représentante de la fédération européenne qui gravite autour des sphères décisionnaires de Bruxelles.
Présente également à l'événement, Marie-France Van der Valk, la directrice européenne des affaires publiques et donc porte-parole des intérêts de Renault dans la politique de l'UE, s'est dit en phase avec les opinions de Julia Poliscanova. Elle a pour sa part exhorté certains pays à accélérer la cadence. "Si le nombre de bornes est globalement bon en Europe, il n'empêche que quelques nations sont en retard", ouvrant le débat sur la proportionnalité. "Comment la République tchèque peut avoir autant de bornes que l'Allemagne, s'est notamment interrogée Julia Poliscanova. L'Allemagne et la France doivent de facto en compter plus que les autres au regard de leur taille de marché".
Nécessaire mise à jour du cadre législatif
Faisant écho à la récente sortie médiatique de la présidence de l'Acea, la représentante de Renault a souligné l'enjeu de la taille critique. "Plus haut sera l'objectif de réduction de CO2, plus importants seront nos besoins d'infrastructures de recharge", s'est exprimée Marie-France Van der Valk. Les deux intervenantes s'accordant à dire que les paliers fixés en matière d'émission de gaz polluants sont indispensables pour donner le rythme. "Nous pouvons regretter cependant qu'un pays tel que l'Italie débloque des dizaines de milliards d'euros pour moderniser le transport mais ne prévoit rien dans cette enveloppe pour la densification du réseau de bornes", a glissé la directrice de branche de Transport & Environnement.
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Enfin, chez Renault, Marie-France Van der Valk invite à une mise à jour de la législation. Prenant pour exemple le cas des batteries de seconde vie qui peuvent désormais être employées à d'autres fins, elle a pointé du doigt un cadre datant d'une décennie, à l'heure où les écosystèmes n'étaient pas encore formés. Maintenant que l'industrie y voit plus clair sur les interactions possibles ente les sociétés, Bruxelles devrait repenser les textes pour permettre à des idées innovantes de passer à l'échelle.