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Bienvenue chez Christ !

Publié le 30 avril 2014

Par Marc David
5 min de lecture
Basé à Benningen/Memmingen en Bavière, Otto Christ AG figure dans le Top 100 des entreprises allemandes les plus innovantes. Un savoir-faire indiscutable au service du lavage, dans sa globalité.
Patrick König, le directeur commercial de Christ (France), devant les machines prêtes à livrer…

Dans l’automobile, la Bavière est le plus souvent assimilée au fief du célèbre constructeur à l’hélice, à savoir BMW. Pourtant, cette région allemande abrite aussi un autre grand de l’industrie allemande, Otto Christ AG. Autre point commun des deux entreprises, elles partagent la même valeur, la culture du haut de gamme. Bien sûr, la comparaison s’arrête là…

Ainsi, pour ce qui est de Christ, le fief du fabricant de matériels de lavage se situe précisément à Benningen, un petit village voisin de Memmingen, situé dans le district de Souabe. Christ, ou une ville dans la ville ! Employant 700 salariés sur les 1 280 basés outre-Rhin, le site s’étend sur 34 000 m2 couverts au travers de cinq pôles de production, dont 18 500 m2 pour le bâtiment principal. Celui-ci comporte le bureau d’études et la conception des portiques VL, sachant que la partie chaudronnerie et traitement de surface est délocalisée sur le site de Koterovska, près de Pizen en République tchèque.

En ce qui concerne Benningen, l’activité a débuté en 1963, lorsque la famille de Franz Christ a fabriqué son premier centre de lavage. Aujourd’hui, le maître des lieux s’appelle Otto Christ Junior (arrière-petit-fils du fondateur). Lui et son équipe réalisent 50 % du chiffre d’affaires (près de 140 millions d’euros en 2013) à l’export, via une production de quelque 1 400 portiques par an, auxquels s’ajoutent 80 tunnels et environ 400 pistes HP ou 120 centres, le tout distribué via 12 filiales et 33 distributeurs.

Christ ou l’image haut de gamme du lavage

Au départ, le savoir-faire du fabricant repose sur 47 ingénieurs, la recherche et le développement comptant pour 10 % du CA. Il faut dire qu’en VL, la gamme comporte sept portiques plutôt typés haut de gamme (Genius, Centus, Quantus, Sirius et Varius entre autres), qui se déclinent en une vingtaine de variantes, dont notamment la dernière version “Vitesse” présentée à Equip Auto. “Partant du principe que le séchage demeure la principale source de nuisance sonore, l’un des objectifs de nos techniciens est de sortir des machines à 60 dB contre 80 dB actuellement”, explique Patrick König, le directeur commercial de Christ (France). Originalité dans le secteur dévolu à l’assemblage des divers éléments, les portiques sur lesquels les ouvriers travaillent sont couchés, et non en position verticale. Une démarche visant à faciliter la vie des monteurs, qui voient mieux la portée de leurs gestes.

Une précision : si Christ achète ses brosses en néoprène (10 à 12 % de la production), les brosses en textile fabriquées maison gardent la préférence. Bref, la phase d’assemblage s’étale sur une semaine, sachant que le temps global de fabrication d’un portique est de huit semaines. Et c’est là qu’entre en scène une autre originalité, les tests grandeur nature. Patrick König explique : “Des voitures nous sont prêtées par des casses des environs. Après les tests de simulation en laboratoire, chaque machine effectue en général 20 à 25 lavages sur ces voitures, ce qui nous permet de valider les réglages sans prendre de risques.” Bien vu.

La carte de l’électronique, dès 1996

A noter, l’absence de stock. Les machines entreposées à l’extérieur sont déjà commandées, elles attendent juste le feu vert de leur livraison. Mais, finalement, la force de Christ se situe sans doute ailleurs. En l’occurrence, dans son entité Christ Elektronik créée dès 1996. Employant 80 salariés dont 25 ingénieurs (+ 5 étudiants), cette filiale à 100 % est gérée de manière indépendante. Elle a vu son CA quasiment tripler depuis 1998, pour atteindre aujourd’hui les 11 millions d’euros. “En valeur, l’électronique représente 25 à 27 % de la production, précise Patrick König. La proportion a plus que doublé en dix ans, sachant aussi que les automates sont de plus en plus puissants, en particulier au niveau des tunnels.” Ainsi, à partir de schémas de modélisation, l’élaboration d’une carte électronique complète nécessite entre trois et quatre mois de travail. De là, les composants sont testés dans une chambre climatique à des températures comprises entre + 65 °C et - 45 °C. “Avec l’électronique, tout a été fait pour favoriser le dialogue avec l’exploitant”, fait remarquer Patrick König.

Un mot enfin sur la chimie. Avec WashTec, Christ est le seul à fabriquer ses produits de lavage et, bien sûr, à les tester sur les machines. Le CA de la division demeure confidentiel, entre 1 000 et 1 300 t de produits “liquides” sont fabriquées tous les ans à Benningen pour les VL, PL, trains et bus. Leurs conditionnements vont de 60 à 200 l. A noter que ces produits, tout comme la gamme spéciale poudre, sont acheminés en France par le biais du siège CW Tech de Colmar.

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FOCUS - La France, figure de proue

Rattachée à Benningen depuis 2004 par le biais d’un secteur administratif exclusif dont la surface vient de doubler, ceci en vue d’un gain en productivité et efficacité, la filiale française se positionne aujourd’hui comme la plus importante des douze filiales pour le groupe allemand en termes de résultats. En 2013, elle a dégagé un chiffre d’affaires avoisinant les 21 millions d’euros, réalisé au travers d’un marché constitué majoritairement d’investisseurs privés et de pétroliers (dont Total, en particulier), sachant que le secteur des GMS, caractérisé essentiellement par du matériel d’entrée de gamme, demeure un “micro-marché” pour le fabricant allemand plutôt positionné haut de gamme. Une stratégie éprouvée qui se traduit par quelque 270 “projets facturés”, pour la plupart en VL.

A ces installations s’ajoutent une centaine de pistes haute pression et un peu moins d’une trentaine de systèmes de recyclage, soit une très légère progression par rapport à 2012. “Sur le plan global, la progression de notre chiffre d’affaires, de l’ordre de 10 %, est surtout issue du renforcement de nos équipes commerciales”, souligne Patrick König. Aujourd’hui, en effet, la filiale française d’Otto Christ AG compte désormais huit commerciaux sur son effectif de 53 personnes, parmi lesquelles figurent une majorité (plus de trente personnes) de techniciens. Une nécessité dans un environnement technologique en constante évolution.

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