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Baisse de l’activité et hausse des coûts

Publié le 14 mai 2014

Par Jean-Marc Felten
3 min de lecture
Certains dépanneurs commencent à outrepasser les normes de sécurité requises pour répondre aux multiples cas de dépannage. La F.N.AA et sa branche dépannage veulent imposer des équipements en accord avec la réalité.
Marcel Stagnaro, président de la branche dépannage-remorquage de la F.N.AA.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Pourquoi le dépannage est-il source de problèmes ?
MARCEL STAGNARO.
La baisse de l’activité entraîne une baisse du nombre de dépanneurs, il faut compter de 15 à 20 % de dépanneurs en moins chaque année. Chacun a donc un secteur plus vaste à couvrir. Le respect des délais de dépannage est ainsi plus difficile à maintenir. Malgré tout, les tarifs d’autoroute, comme ceux des sociétés d’assistance, ne sont pas suffisamment revus à la hausse. Il est, de fait, délicat pour la société de dépannage de trouver du personnel suffisamment formé et motivé. De plus en plus de dépanneurs sont utilisés sur des missions que leurs compétences ne permettent pas de remplir. Il en va de même pour les véhicules qui sont souvent en surcharge, ne serait-ce que par les limites des homologations qui sont délivrées.

JA. Le prix du matériel influe sur son utilisation ?
MS.
Une dépanneuse pour les VL, c’est 100 000 euros, qu’il faut amortir sur cinq ans, la durée du contrat de service sur autoroute. Avec un dépannage à 60 euros attribués par les sociétés d’assistance, ce sont 40 euros de l’heure qui restent au dépanneur, sur lesquels il faut payer le personnel et l’équipement. Le coût normal d’un dépannage est de 120 à 150 euros, et les pratiques conduisent à une remise de 50 %, trop importante. Les dépanneurs travaillent donc avec des équipements à la limite de leur usage. Une charge utile de 750 kg ne sera jamais respectée, le poids moyen d’une voiture actuellement dépassant les 1 800 kg, ce qui représente au minimum 1 000 kg sur le train remorqué. Le problème est identique pour les plateaux, pour lesquels la charge utile de 3,5 tonnes devrait se faire sur des véhicules lourds. Mais les chauffeurs avec permis VL ne peuvent alors plus être utilisés et l’équipement très important que doit embarquer une dépanneuse ne laisse que peu de charge utile à un petit utilitaire.

JA. Comment évolue l’activité de dépannage ?
MS.
Quand on était avant à un dépannage par jour sur panne mécanique, la fiabilité des voitures fait qu’on est aujourd’hui à cinq ou six maxi par mois. C’est valable pour tous les constructeurs. Il en est de même pour les vols, qui ne sont plus des vols d’emprunt, la sécurité des véhicules ayant suffisamment évolué pour les limiter. Les voitures dérobées ne sont plus retrouvées, elles passent par des réseaux organisés, vers des marchés parallèles. Enfin, l’accidentologie a fortement baissé, la mise en place des radars et du permis à points ont joué un rôle bénéfique, mais qui impacte notre activité quotidienne. Aujourd’hui, nous voyons arriver le eCall, qui pourrait avoir un effet négatif sur le dépannage, selon la gestion qui sera décidée.

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