Altran et sa Vue sur le Big Data

Le timing n'est pas dû au hasard. A quelques jours de l'ouverture du Mondial, Altran a enfin dévoilé VueForge, la solution avec laquelle le groupe démarche les industriels depuis quelques semaines, en particulier les constructeurs automobiles. On peut y voir alors une entrée sur le marché enrichissant des acteurs tels qu'IBM et autres Atos.

VueForge se veut, il est vrai, une offre capable d'apporter tous les outils de gestion et de valorisation de la donnée en provenance des moyens de transports, dont l'automobile. "Le marché de l'internet des objets pèsera environ 7,3 trillions de dollars en 2017, selon les analystes, rappelle-t-on chez Altran. Nous nous devons de fournir des solutions pour que les industriels saisissent les opportunités."

Un service en cinq étapes

Altran a conçu le service VueForge selon cinq étapes : la récupération des données depuis les systèmes embarqués, l'acheminement de ces informations, leur mise en "nuage", puis la création de prestations de service pertinentes et donc, en bout de chaîne, la génération de revenus. Un schéma somme toute classique qui, pour ce faire, s'appuie sur quatre briques que sont VueForge Sensors, VueForge Play, VueForge Think et VueForge Innovate.

"Avec ViewForge for Automotive, nous sommes à la pointe de la technologie, argue Pascal Brier, directeur général adjoint du groupe Altran. La solution emploie des logiciels de Microsoft qui ne sont pas encore sur le marché, car nous avons travaillé en étroite collaboration avec le siège". Altran dit avoir la plateforme qui répond à la problématique de l'exploitation des données que les constructeurs sont déjà en mesure de collecter grâce à la connectivité.

Compatible avec toutes les technologies

Tous ont d'ailleurs été contactés et l'accueil aurait été favorable, d'autant que VueForge se veut agnostique. "Toutes les stratégies techniques sont compatibles", assure la direction du groupe Altran. Une marque de luxe qui a décidé d'intégrer Carplay de Google souhaiterait, selon des sources proches du dossier, aller plus en avant avec Altran, tout comme un Français. "Ce sont des implémentations lourdes, rien ne saurait être appliqué à court terme", tempère un des responsables d'Altran.

Parmi les applications possibles figurent l'entretien préventif, la réalisation de bilan général du parc roulant, mais également le télé-pilotage. Imaginez : sur un périmètre placé en alerte de pic de pollution, les constructeurs pourraient alors commander aux véhicules environnants de réajuster leur cartographie moteur pour émettre moins de CO2. Mais l'un des projets les plus concrets sera présenté au Mondial. Altran œuvre en effet à explorer la piste des lunettes intelligentes de Google dans le milieu complexe de l'entretien technique.