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Allianz : "Trouver facilement un responsable"

Publié le 15 novembre 2016

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
La direction d'Allianz France s'est exprimée sur les hypothèses d'évolution des contrats d'assurances dans le cadre de l'automatisation de la conduite. Pour le directeur technique, François Nédey, deux pistes se font plus probables.

 

Le nœud n'est toujours pas démêlé, mais deux scenarii tiennent la corde. "L'assurance des véhicules autonomes pourrait porter sur le conducteur. Nous croyons en cette solution qui s'avérerait la plus efficace", a déclaré François Nédey, le directeur technique des assurances de biens et responsabilités d'Allianz France, à l'occasion d'une rencontre avec la presse, ce 15 novembre. L'autre idée serait d'assurer directement le véhicule lui-même.

 

Ce scenario défendu par François Nédey place le conducteur face à une responsabilité civile et non pénale. "Il y aura toujours des accidents complexes et si on veut que le système d'indemnisation fonctionne, il faudra changer de réglementation pour trouver facilement un responsable", a-t-il précisé. Dans le monde de l'assurance, cela porte le nom de "responsabilité sans faute". Ceci présente l'avantage de laisser au consommateur le choix de son prestataire d'assurance.

 

Les constructeurs non dédouanés

 

Dans le cas contraire, celui où le véhicule est concerné, le modèle économique implique une vente de contrat liée. Le constructeur ou ses partenaires concessionnaires auraient alors valeur de conseil. "Ce qui complique la chaîne de valeur et enferme le propriétaire dans un choix prédéfini", alerte le directeur technique d'Allianz France, qui souligne toutefois qu'entre les deux propositions d'évolution, "il y a un champ des possibles où se trouve peut-être la réponse à la problématique". Sa réflexion ne prend pas encore en compte l'hypothèse plus poussée des robots-taxis, dans lesquels les volants n'existeront plus.

 

Quel rôle jouera le constructeur dans la vision de François Nédey ? Celui de garant des équipements d'automatisation de la conduite. "A l'inverse de la situation actuelle, il ne pourra plus se désengager de la responsabilité d'usage du véhicule", se montre-t-il convaincu. Ainsi, en cas d'accident, le conducteur jugé responsable pourra se retourner dans un second temps contre son constructeur qui représentera l'ensemble des équipementiers, imagine-t-on chez Allianz.

 

Label de certification des mises à jour

 

Sondé sur le phénomène croissant de la mise à jour distante des logiciels, François Nédey exhorte à établir un label de certification. "On ne pourra pas laisser n'importe quel logiciel être installé ou risquer des bogues", avertit le directeur technique d'Allianz. Il prend alors en exemple la stratégie de certification appliquée dans l'aviation civile. "Si les versions de logiciels ne correspondent pas, nous pourrions avoir sur la route des véhicules incapables de communiquer entre eux, et donc des accidents de type sériels", cite-t-il en exemple de scénario catastrophe.

 

Pour mémoire, Allianz a lancé la première formule d'assurance pour véhicules semi-autonomes l'été dernier. Depuis, 2500 contrats ont été souscrits. L'assureur évaluant le parc roulant actuel entre 30000 et 50000 véhicules. Pour le moment, Allianz ne dispose pas d'un référentiel, mais s'appuie sur le fichier des immatriculations pour vérifier l'éligibilité. L'assureur n'a pas non plus estimé le ROI pour un client qui, moyennant l'achat d'un pack d'options de sécurité, peut bénéficier d'une remise allant jusqu'à 2500€ sur sa prime.

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