Opel : les concessionnaires inquiets malgré une amélioration des résultats
Les concessionnaires Opel adhérents du GNCO préfèrent voir la bouteille à moitié pleine. Parmi les bonnes nouvelles : l’amélioration incontestable du résultat net avant impôts du réseau qui, au cumul du premier semestre de l’année 2019, s’annonce à 0,60 % du chiffre d’affaires. "C’est factuel et pour continuer dans les bonnes nouvelles, je pense que la rentabilité se maintiendra également au cumul des 9 mois de l’année. Mais nous remarquons également un décalage entre les faits et le ressenti. Il ne faut pas oublier que ce résultat se compare à une base de référence très faible (0,26 % au premier semestre 2018)", précise Marc Bruschet, président du GNCO.
En réalité la fin de l’année est bien plus une source d’inquiétude. "Ce sera une période à risque pour deux raisons majeures et notamment un trou d’air dans le plan produit de la marque avec tout d’abord l’arrêt des volumes additionnels de l’Opel Karl et Adam. Or, ces modèles ont pesé 1% des immatriculations de la marque et même 22 % des cartes grises aux particuliers. Enfin, le report du lancement de la nouvelle Corsa qui, à l’origine, devait être commercialisée dès le mois d’octobre, en même temps que la Peugeot 208", fait remarquer Marc Bruschet. La nouvelle Corsa, au final, n’arrivera dans les showrooms que le 21 novembre.
La confiance des ménages français en berne
Cette inquiétude liée au produit se double d’un constat plus alarmant pour les ventes aux particuliers. Ce canal de vente est en effet en baisse de 7,5 % depuis le début de l’année alors que le marché global termine les 9 mois avec un retrait de 1,3 %. "Cette évolution est loin d’être enthousiasmante et la détérioration de ces volumes est continue. Nous avions anticipé une contraction des ventes aux particuliers mais d’un point de vue économique, une hausse du revenu disponible brut des ménages, couplée à une baisse de l’inflation conduit à une augmentation du pouvoir d’achat. Or, cette logique n’a pas prévalu cette année. Les chiffres de l’Insee nous montrent qu’en réalité la hausse du pouvoir d’achat enregistrée par les ménages s’est concrétisée par une épargne plus importante. Le taux de l’épargne en France a même connu un pic historique de 15,3 %", analyse le président du GNCO.
Un phénomène qui peut trouver une explication par l’impact psychologique de la mise en place du prélèvement à la source de l’impôt en janvier 2019. Même si la réglementation, et notamment la mise en place d’une nouvelle grille de malus automobile au 1er janvier 2020, peut amener un regain d’achat des ménages avant la fin de l’année, la confiance est écornée et le climat social est loin d’être apaisé. La grogne liée à la réforme des retraites pourrait amener de nouvelles manifestations dans la rue.
Le marché des sociétés, faible relais de croissance pour Opel
Si les ventes aux sociétés ont été très dynamiques depuis le début de 2019, le ralentissement devrait se faire sentir avant la fin de l’année, et le président du GNCO n’attend pas spécialement de relais de croissance de ce côté. "Le cumul des immatriculations de la marque sur les canaux des sociétés s’affiche à -6%. Mais cela ne veut pas dire que le réseau n’a pas fait le job puisque sur le segment des sociétés hors automobile, Opel a enregistré une croissance de 27%, supérieure à celle du marché (environ 10%). Mais le souci vient du canal des loueurs de longue durée sur lequel la marque a perdu 33% de cartes grises alors que ce marché a crû de 7,9%", détaille Marc Bruschet. "Les loueurs techniques attendent la nouvelle Corsa afin de pouvoir l’intégrer dans leur car policy. Il faut bien avoir en tête que l’élément de choix d’un loueur reste la valeur résiduelle, et ensuite la remise accordée."
Ainsi si l'amélioration des résultats réjouit le réseau, les concessionnaires restent inquiets pour la fin de l'année et cherchent des relais de croissance pour pallier le manque de produits en cette fin d'année. "Rien ne nous interdits d'être créatifs", assure Marc Bruschet.