Le salon de Francfort perd un tiers de ses visiteurs
Le glas a-t-il sonné pour le salon international de l’automobile de Francfort (IAA) ? C’est tout du moins un désaveu qu’enregistre le salon en termes de fréquentation. Avec seulement 560 000 visiteurs selon l’AFP, l’édition 2019 qui s’est déroulée du 12 au 22 septembre, affiche une baisse drastique de son visitorat.
Certes, depuis quelques éditions déjà, les salons automobiles sont quasiment tous en perte de vitesse mais pas à la hauteur de celle d’outre-Rhin. En effet, le salon biennal de Francfort a perdu 250 000 visiteurs par rapport à l’édition 2017 (810 400 visiteurs) et même 350 000 par rapport à l’édition 2015. Alors que Genève subissait également l’érosion en début d’année avec une baisse de 9 % de sa fréquentation, le mondial de Paris stabilisait son visitorat en affichant plus d’un million d’entrées en 2018.
350 000 visiteurs de moins en deux éditions
Rappelons que le salon automobile made in France, après avoir perdu environ 180 000 visiteurs entre 2014 (1,25 million) et 2016 (1,07 million), enregistrait l’année dernière 1,06 million d’entrées et ce malgré 5 jours d’ouverture de moins par rapport à l’édition précédente. Et pour cause, le mondial de l’automobile de Paris a été refondu. Plus court et rebaptisé Paris Motor Show, il intègre depuis le mondial de la moto. En outre, ce dernier vient de dévoiler sa marque ombrelle, Paris Motion Festival, supposée démontrer que la manifestation est un salon de la mobilité au sens large, au-delà de l’industrie automobile.
Du côté de Francfort, la recette de la continuité n’a pas payé. Les prémices de la désaffection se sont déjà fait sentir par le nombre de constructeurs exposants. Trois des quatre grands groupes automobiles mondiaux -l’Alliance Nissan-Renault, Toyota et General Motors- n’ont pas pris de stand lors de l'IAA 2019, rallongeant conséquemment la liste des absents.
La prochaine édition à Berlin ?
De surcroît, des milliers de manifestants écologistes ont défilé dès le premier week-end d’ouverture au public, bloquant ainsi certains accès au parc d'exposition. Selon la police allemande, ils étaient 15 000 sur leur vélo, à revendiquer davantage de moyens pour les transports publics et afficher leur hostilité aux SUV et autres 4x4.
Bernard Mattes, président de la Fédération automobile allemande (VDA) qui organise l’IAA avait annoncé son départ le 12 septembre dernier, après avoir inauguré le salon avec la chancelière Angela Merkel. Selon les médias allemands, il n’aurait plus le soutien des constructeurs, précipitant son départ dès la fin de l’année. « Nous voulons présenter une nouvelle mobilité aux citoyens de la ville et non plus seulement dans les murs d’un parc d’exposition », indiquait-il dans un communiqué. Selon ce dernier, la VDA, réfléchirait à déménager le salon dans une autre ville, en l’occurrence à Berlin. D’aucuns, plus pessimistes, à l’instar de Karl-Thomas Neumann, ancien P-DG d’Opel prévoient qu’il n’y aura tout simplement pas d’édition 2021. (avec AFP)
Tweet de l'ancien PDG d'Opel :
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