Navya aura facturé 19 millions d'euros en 2018
Il était attendu depuis la mi-décembre et l'avertissement sur les résultats émis par le groupe. Le bilan commercial de Navya est désormais connu. Le constructeur français de navettes autonomes a réalisé, en 2018, un chiffre d'affaires de 19,012 millions d'euros, soit 85 % de plus que l'an passé.
Un montant obtenu de la vente de 68 véhicules, dont 63 navettes et 5 robots-taxis, pour un total de 16,692 millions d'euros (+ 80 % par rapport à 2017) et de la prestation de service associé, à hauteur de 2,321 millions d'euros (soit 2,3 fois plus que l'an passé). Le groupe réalise donc 12,3 % de ses revenus grâce aux compétences délivrés à la marge.
Un montant en-deçà des objectifs affichés l'été dernier. Ceux-ci tablaient sur un montant avoisinant les 30 millions d'euros. Si cela a coûté sa casquette au président-fondateur, Christophe Sapet, il n'en reste pas moins que la forte progression enregistrée témoigne d'un démarrage du segment. Navya compte désormais 116 véhicules impliqués dans des expérimentations à travers le monde, dont 104 ont été livrés depuis le début 2017.
"Au cours du quatrième trimestre 2018, la plupart des navettes vendues l'ont été pour des routes ouvertes", va jusqu'à préciser le communiqué. Il faudra cependant attendre l'évolution de la législation pour imaginer une explosion des volumes.
Un modèle économique aussi. Le projet de loi d'orientation des mobilités (LOM) devrait, en France, permettre la mise en place de nouvelles expérimentations en 2019, à en croire des sources internes. Toutefois, les exploitants, comme les collectivités, peinent à rédiger le cahier des charges d'un schéma de fonctionnement rentable pour les véhicules autonomes au service du transport public. "Beaucoup de nouveaux constructeurs promettent de produire des navettes autonomes, mais les clients tardent à voir les concrétisations, observe-t-on chez Navya. En réalité, ces fabricants ne trouvent pas la bonne formule économique".
Le NavyaLab change de lieu et recrute
A défaut d'avoir nommé un président, le groupe poursuit ses projets. Le 22 janvier 2019, le dernier en date a été rendu public. Le constructeur lyonnais a inauguré les nouveaux locaux de son NavyLab, l'entité de R&D. Installée désormais dans le quartier de La Défense (92), l'équipe de 80 ingénieurs va pouvoir s'agrandir. Une vingtaine de recrues doit arriver prochainement et à la fin de l'année 2019, il est prévu d'avoir doublé les effectifs.
Le défi est de taille pour Navya tant la concurrence se fait rude sur le marché de l'emploi. Le "Lab" se met à la recherche d'ingénieurs pouvant intervenir dans l'une des subdivisions, soit des experts en localisation, en trajectographie, en détection d'obstacles, en cartographie 3D ou encore en simulation, en algorithmie et en robotique. "Nous allons contacter les écoles, les prestataires extérieurs, les plateformes Internet", explique Hassane Ouchouid, le directeur de la R&D de Navya, qui compte une dizaine de nationalités différentes dans ses rangs.
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