Emploi : le secteur auto doit accélérer sa digitalisation
Il existe des tendances auxquelles rien ni personne n'échappe. Le digital fait désormais partie intégrante de notre quotidien, ce qui n'est pas sans conséquence sur de nombreux secteurs, dont celui de l'emploi. En la matière, l'automobile semble évoluer moins vite du point de vue de ses ressources humaines que de ses technologies. "Le digital est en train de révolutionner le monde de l'automobile, juge Tanneguy Worth, consultant chez Michael Page depuis dix-huit ans. Son apport va profondément changer la relation client en concession."
L'agilité et le bon sens des candidats
"Si les constructeurs et les groupes de distribution ont bien compris cette évolution, la répercussion sur les métiers et les compétences est beaucoup plus lente", estime-t-il. En réalité, cette mutation ne s'opère pas à la même vitesse selon les différentes strates du secteur. Plutôt proactifs, les constructeurs ont intégré ces nouvelles compétences dans leurs équipes. Si le niveau de diplôme reste fondamental dans la sélection (BAC+5, profil école de commerce), d'autres aspects moins factuels rentrent désormais en ligne de compte.
"Flexibilité, agilité, bon sens… ce sont des qualités qui valent chères aujourd'hui dans la tête d'un recruteur chez les constructeurs", étaye Tanneguy Worth. Eu égard aux évolutions contextuelles, les formations se sont elles aussi adaptées depuis quatre ou cinq ans et les cursus "digitaux" sont ainsi de plus en plus répandus. L'automobile devient ainsi sensible aux titulaires de diplômes type Leonard de Vinci (Paris), spécialisés dans le digital et le CRM, ou de cursus universitaires (masters) liés à ces mêmes problématiques.
En concession, deux générations s'affrontent
Autre strate, autre tempo. En concession, s'il est acquis que le métier de vendeur mutera peu à peu et ne servira plus qu'à clôturer la vente, une incertitude demeure sur les autres métiers. "On vit un moment charnière où se côtoient deux générations. D'un côté, le collaborateur traditionnel, forcé de s'adapter aux évolutions de son métier, et de l'autre un ultra-geek qui n'a pas forcément la fibre automobile. A terme, on verra émerger de nouveaux métiers en concession, comme celui de directeur du digital, avec une équipe dédiée."
Enfin, au sein de l'atelier, le savoir-faire va lui aussi changer. Si les impacts du digital sont encore très limités sur cette strate, à en croire Tanneguy Worth, les grandes tendances sont déjà identifiées. "En matière d'après-vente, le collaborateur aura de moins en moins un profil technique et devra davantage performer en matière d'accueil et de service client", souligne le consultant. La capacité d'adaptation des salariés, du management et des compétences donneront ainsi le rythme de la digitalisation du secteur automobile.
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