Véhicule autonome : le jour où la Russie s'éveillera
La Russie peut-elle jouer un rôle dans la course à l'automatisation de la conduite des véhicules légers ? La question se pose, alors que les Etats-Unis et la Chine semblent avoir pris plusieurs longueurs d'avance sur les autres pays. Pourtant la voiture sans chauffeur pourrait devenir une réalité au pays des tsars, à en croire la conviction acquise par David Leggett, expert automobile du cabinet GlobalData.
Au terme d'une étude sur les perspectives du marché des véhicules autonomes, qui voit une véritable explosion des ventes à partir de 2029, l'analyste a souligné qu'en dépit de ses difficultés économiques structurelles, la Russie détient un patrimoine technologique suffisant pour figurer parmi les chefs de file. "C’est un pays doté de capacités technologiques avancées, particulièrement évidentes dans ses secteurs de la défense et de l’aérospatiale très bien financés. Certaines de ces capacités techniques deviennent également de plus en plus visibles dans le secteur automobile", a justifié son propos David Legget.
L'actualité récente donne du poids à sa prévision. A titre d'exemple, Hyundai Mobis, l'équipementier sud-coréen, et Cognitive Pilot, une société d'ingénierie basée en Russie, ont collaboré à la création d'un logiciel modulaire destiné à la sécurité active et à l'automatisation de la conduite. Une solution qui pourrait s'embarquer sur les véhicules visant les niveaux SAE3 et SAE4 de la délégation de conduite.
Plus concret surtout, Yandex, l'équivalent de Google en Russie, a présenté un plan ambitieux en matière de R&D. Comme son alter ego californien, le groupe va mettre à la route une flotte de véhicules autonomes. Avant la fin de l'année, ils seront une centaine. 90 ont déjà été lancés, dont 35 dans la région de Moscou. "Nous prévoyons d’augmenter encore la flotte, jusqu’à mille voitures, révélait en août dernier à l'agence Reuters, Dmitry Polishchuk, responsable de la division des voitures autonomes de Yandex. Nous pouvons produire les mille premières voitures assez rapidement, en un an et demi ou deux". D'après ce dernier, chaque unité de la première salve a nécessité un investissement d'environ 89 000 euros.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.