S'abonner
Industrie

Ursula von der Leyen joue la montre sur l’avenir de l’automobile européenne

Publié le 16 septembre 2025

Par Catherine Leroy
2 min de lecture
Face aux attentes pressantes des constructeurs, la présidente de la Commission européenne a présidé le troisième dialogue stratégique sur l’automobile à Bruxelles. Si elle a multiplié les annonces et accepté d’avancer le réexamen de l’interdiction des moteurs thermiques en 2035, Ursula von der Leyen a surtout gagné du temps, en reportant les décisions concrètes à décembre.
Ursula-von-der-leyen-automobile
Ursula von der Leyen, président e de la Commission européenne a multiplié les annonces et accepté d’avancer le réexamen de l’interdiction des moteurs thermiques en 2035. Mais elle a surtout gagné du temps, en reportant les décisions concrètes à décembre 2025.

 

À Bruxelles, le troisième dialogue stratégique sur l’avenir de l’industrie automobile européenne s’est tenu vendredi 12 septembre 2025. Mais malgré l'enthousiasme de l'entourage de Stéphane Séjourné, vice-président exécutif de la Commission européenne,qui annonçait dès la fin de la réunion un examen "le plus tôt possible" de la réglementation sur les émissions de CO2, force est de constater que toutes les décisions ou annonces ont été reportées à la fin de l'année.

 

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission a bien pris acte des inquiétudes des constructeurs. Mais plutôt que d’annoncer des des arbitrages clairs, elle a choisi de gagner du temps. Lors de la rencontre du 12 septembre, la dirigeante européenne a simplement réaffirmé que l’avenir de l’automobile sur le continent serait électrique.

 

Elle a mis en avant les progrès réalisés depuis le lancement, en mars, du plan d’action industriel : plus d’un million de bornes de recharge désormais installées, une part de marché en hausse pour les véhicules électriques, et trente-et-un projets stratégiques sur les matières premières critiques, ou le paquet "battery booster", qui doit apporter 1,8 milliard d’euros en soutien à la production de batteries en Europe. De quoi illustrer une Europe en mouvement, malgré les vents contraires.

 

Neutralité technologique et E-car abordable

 

Les constructeurs espéraient des réponses immédiates sur la révision des normes de CO₂, sur la trajectoire de 2035 ou encore un assouplissement de la réglementation sur la trajectoire d'électrification des véhicules utilitaires légers. Ils repartent avec un calendrier repoussé et un nouveau rendez-vous en décembre 2025.

 

Aucune précision non plus sur les flexibilités qui pourraient être accordées. En revanche, Ursula von der Leyen a annoncé la création de deux groupes de travail. Le premier sur les petites voitures électriques abordables, un sujet évoqué le 10 septembre dernier à la surprise générale. Le second pour définir la notion de "neutralité technologique". L'analyse des émissions de CO2 sur la vie du véhicule et non plus uniquement sur la sortie du pot d'échappement devrait être au cœur de cette discussion.

 

En réalité, la Commission n'a cédé à aucune des demandes concrètes des constructeurs européens qui feront l'objet d'une négociation globale, y compris sur la place des hybrides rechargeables.

 

En temporisant, Ursula von der Leyen s’offre une marge de manœuvre politique mais laisse l'industrie dans l'attente.

 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle