Ursula von der Leyen joue la montre sur l’avenir de l’automobile européenne
À Bruxelles, le troisième dialogue stratégique sur l’avenir de l’industrie automobile européenne s’est tenu vendredi 12 septembre 2025. Mais malgré l'enthousiasme de l'entourage de Stéphane Séjourné, vice-président exécutif de la Commission européenne,qui annonçait dès la fin de la réunion un examen "le plus tôt possible" de la réglementation sur les émissions de CO2, force est de constater que toutes les décisions ou annonces ont été reportées à la fin de l'année.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission a bien pris acte des inquiétudes des constructeurs. Mais plutôt que d’annoncer des des arbitrages clairs, elle a choisi de gagner du temps. Lors de la rencontre du 12 septembre, la dirigeante européenne a simplement réaffirmé que l’avenir de l’automobile sur le continent serait électrique.
Elle a mis en avant les progrès réalisés depuis le lancement, en mars, du plan d’action industriel : plus d’un million de bornes de recharge désormais installées, une part de marché en hausse pour les véhicules électriques, et trente-et-un projets stratégiques sur les matières premières critiques, ou le paquet "battery booster", qui doit apporter 1,8 milliard d’euros en soutien à la production de batteries en Europe. De quoi illustrer une Europe en mouvement, malgré les vents contraires.
Neutralité technologique et E-car abordable
Les constructeurs espéraient des réponses immédiates sur la révision des normes de CO₂, sur la trajectoire de 2035 ou encore un assouplissement de la réglementation sur la trajectoire d'électrification des véhicules utilitaires légers. Ils repartent avec un calendrier repoussé et un nouveau rendez-vous en décembre 2025.
Aucune précision non plus sur les flexibilités qui pourraient être accordées. En revanche, Ursula von der Leyen a annoncé la création de deux groupes de travail. Le premier sur les petites voitures électriques abordables, un sujet évoqué le 10 septembre dernier à la surprise générale. Le second pour définir la notion de "neutralité technologique". L'analyse des émissions de CO2 sur la vie du véhicule et non plus uniquement sur la sortie du pot d'échappement devrait être au cœur de cette discussion.
En réalité, la Commission n'a cédé à aucune des demandes concrètes des constructeurs européens qui feront l'objet d'une négociation globale, y compris sur la place des hybrides rechargeables.
En temporisant, Ursula von der Leyen s’offre une marge de manœuvre politique mais laisse l'industrie dans l'attente.
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