Une progression fragile
Traditionnel décalage oblige, nous avions laissé en toute fin d’année 2017 le marché à septembre. Nous le retrouvons à novembre, le CPL (Centre professionnel des Lubrifiants) indiquant sur son site être en mesure de publier l’intégralité de l’exercice passé début avril. Après tout, qu’importe. Généralement peu porteur pour diverses raisons, le seul mois de décembre ne pourra à lui seul bouleverser la tendance certes positive, mais relativement fragile.
En effet, si les résultats 2016 (+1,4 % par rapport à l’exercice précédent, et même +2,1 % pour les seules Voitures de Tourisme) laissaient entrevoir des perspectives fort encourageantes, la réalité à fin novembre est toute autre. Déjà, avec une progression de 0,5 % (24 000 tonnes), le seul onzième mois de l’année exprime la tendance. Mais, plus que les résultats sur un mois, émerge la véritable tendance. Avec 269 520 tonnes de lubrifiants commercialisés sur le marché intérieur de janvier à novembre, dont 154 515 tonnes pour les Voitures de Tourisme (la catégorie Essence et mixte pesant à elle seule 128 970 tonnes). Fort heureusement, en année glissante, soit du 1er décembre 2016 au 30 novembre 2017, la progression se révèle supérieure, avec + 1,3 % (290 370 tonnes).
Comme d’habitude, le parallèle avec la consommation nationale de carburants est tentant. Les français ont-ils plus roulés ? Selon l’UFIP (Union Française des Industries Pétrolières), l’ensemble de l’année 2017 a vu une hausse de 0,5 % de la consommation de carburants (51,19 millions de m3), sachant que les livraisons de supercarburants ont augmenté de 3,9 % et que les livraisons de gazole ont régressé de 0,2 %, ce dernier demeurant majoritaire avec 80,2 % des parts. Et puis, bien sûr, outre la notion kilométrique intimement liée à l’entretien/vidange (dont les espacements sont stabilisés, rappelons-le), entre en ligne de compte le marché des VN, sachant que les statistiques du CPL incluent le premier plein. A ce niveau, l’exercice 2017 se révèle très porteur avec 2,55 millions de VL commercialisés, dont 2,1 millions de VP (+5,1 %).
Bien sûr, au-delà des chiffres figure le contexte économique. En ce sens, les marges des différents acteurs ont dû être quelque peu affectées sur le second semestre du fait de la remontée du coût des matières premières. En l’occurrence, les huiles de base et les additifs, qui ont subi une hausse singulière comprise entre 5 et 10 % selon les produits. Maintenant, pour ce qui concerne les produits finis, la tendance constatée sur le secteur automobile se confirme, comme l’explique Eric Candelier, le président de Yacco SAS : "Sur notre marché, nous constatons la disparition des grades 40 à chaud au profit des grades 30 (5W-30 principalement) et même des grades 20 avec les 5W-20 et 0W-20, ceci bien sûr compte tenu de la pression réglementaire environnementale de plus en plus marquée", note-t-il.
Côté volumes, comment se présente l’exercice en cours ? Selon Eric Candelier, le premier trimestre 2018 se révèle clairement en retrait, du fait probable de certains éléments conjoncturels. "Dans ce registre, la météo très défavorable, en particulier sur janvier, a certainement engendré moins de trafic sur les routes, pense-t-il. Les prochains mois nous en diront plus, mais, pour ma part, je vois le marché rester sur un trend positif, avec une croissance en fin d’année de l’ordre de +0,5 à +0,7 %." L’avenir lui donnera peut-être raison, à l’instar de ses prévisions 2017 assez proches de la réalité !
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