Selon AlixPartners, les constructeurs chinois sont prêts à dominer le secteur automobile
Après quatre années successives de crise dans le secteur automobile dont les dernières, celle de la pénurie de semi-conducteurs, sont proches d'être résolues, les constructeurs peuvent-ils enfin souffler ? Certainement pas, selon le cabinet AlixPartners qui vient de publier son étude annuelle (Global Automotive Outlook).
"La Chine est devenue le premier pays exportateur mondial de véhicules depuis le 1er mars 2023, devant le Japon", prévient Alexandre Marian, partner et managing director du cabinet d'études. "mais surtout les constructeurs chinois sont en passe de prendre le dessus sur leur propre marché."
De fait, le marché chinois connaîtra la plus importante croissance jusqu'à la fin de la décennie. AlixPartners estime que les ventes européennes devraient atteindre 17,4 millions de véhicules en 2027 (+2% par rapport à 2023 qui devrait enregistrer 15,9 millions d'immatriculations). La progression est certaine, mais les volumes sont loin d'être au niveau de la période avant-Covid où le marché atteignait 20,8 millions de voitures neuves. Le marché américain, de son côté, devrait rattraper le niveau d'avant Covid avec 17,1 millions de véhicules (+3%) contre 15,2 millions cette année.
C'est donc en Chine que la croissance sera la plus forte. AlixPartners estime qu'en 2023 le marché intérieur devrait atteindre une croissance de 3 % à 24,9 millions de voitures neuves et 29,1 millions d'unités en 2027. Dans ce volume, la part des voitures 100 % électriques serait de 39 %. Mais surtout sur ce volume, les constructeurs chinois obtiendraient une part de marché de 65 % contre 50 % cette année. "Les constructeurs chinois vont prendre le dessus sur les marques occidentales", estime Alexandre Marian.
La "fraîcheur" du marché chinois
Pour le cabinet d'études, la raison de ce succès tient en particulier sur leur approche pour répondre aux envies des consommateurs locaux qui se focalisent essentiellement sur le design extérieur et intérieur, ainsi que la technologie proposée. "Les clients chinois valorisent essentiellement l'aspect extérieur et intérieur, ainsi que la richesse des Adas proposées. Le confort de conduite est moins valorisé par les conducteurs chinois que par les clients occidentaux", ajoute Alexandre Marian qui souligne également la "fraîcheur" des gammes.
Ainsi, les acteurs chinois affichent des gammes de véhicules électriques âgées de 1,5 ans et de 2,8 ans pour les véhicules thermiques, contre une moyenne de 4,2 ans pour les marques occidentales.
"Les ingénieurs européens ne sont généralement pas prêts à dégrader l'offre, notamment en terme d'agrément de conduite. Or, les constructeurs doivent réfléchir à adapter leur modèle de production, faire des choix stratégiques pour sortir plus vite les véhicules", prévient Alexandre Marian.
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