Quand Trump joue avec les nerfs de l'industrie automobile
Le locataire du bureau ovale à Washington n'est plus à un revirement près. Alors que, depuis le 3 avril 2025, l'administration américaine taxe les véhicules assemblés hors du sol américain de 25 % et qu'une mesure similaire doit entrer en vigueur le 3 mai prochain pour les pièces détachées, Donald Trump annonce envisager une pause temporaire sur ces droits de douane.
Après avoir suspendu les taxes réciproques sur certains produits électroniques grand public, la Maison-Blanche pourrait marquer une nouvelle inflexion avec le secteur automobile. Face aux pressions de l’industrie, Trump se montre ouvert à une fenêtre de souplesse.
"Je suis en train de réfléchir à un moyen d'aider les constructeurs. Ils passent à des pièces fabriquées au Canada, au Mexique et ailleurs, et ils ont besoin d'un peu de temps, parce qu'ils vont les fabriquer ici", a-t-il déclaré, en référence aux constructeurs américains.
Sur les 16,1 millions de véhicules vendus en 2024 aux États-Unis, environ 6,3 millions ont été importés, en grande partie du Mexique et du Canada.
Depuis plusieurs semaines, les trois constructeurs américains, Ford, General Motors et Stellantis font pression sur la Maison-Blanche pour obtenir des aménagements. John Elkann, président du groupe Stellantis, a même fait le déplacement pour demander des droits de douane allégés au président américain.
Des marchés soulagés, mais toujours prudents
L’annonce a suscité une réaction positive sur les marchés. Ford a gagné 4,1 %, General Motors 3,5 % et Stellantis 5,6 % à Wall Street. À Tokyo, Toyota et Honda ont également profité de l’éclaircie, grimpant respectivement de 4,6 % et 3,9 %. Les investisseurs, à l'affût de toute stabilisation, ont salué ce répit potentiel.
Cependant, les marchés restent très volatils. Les revirements fréquents du président américain nourrissent une incertitude persistante, qui rend toute décision impossible à prendre. À tel point que la banque d'investissement JPMorgan Chase & Co estime que "l'acharnement de Donald Trump à remodeler l'ordre commercial mondial pourrait entraîner la première économie mondiale en récession."
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