Première vague de départs chez Michelin
Annoncé en janvier 2021, le "plan de simplification et de compétitivité" de Michelin, qui implique la suppression de 2 300 postes sur 17 000 en France dans les trois ans à venir, sera prochainement déployé.
Le groupe clermontois vient en effet d'annoncer qu'une première vague de départs serait actée dès cette année. 530 licenciements, notamment à Clermont-Ferrand (63), Cholet (49), Montceau-les-Mines (71) et Troyes (10), 670 départs à la retraite et 146 ruptures conventionnelles sont anticipés par Michelin.
Congé mobilité et indemnités
L'accord ébauché avec les organisations syndicales prévoit un congé mobilité de 12 mois minimum, et une indemnité entre 1,8 et 3 années de salaire, avec une somme plancher de 60 000 euros. Michelin prévoit de créer dans le même temps 200 nouveaux postes, et de recruter entre 250 et 270 personnes. "Nous devons accompagner la croissance dans les nouveaux domaines (hydrogène, recyclage), et réinternaliser des domaines de compétence qui étaient chez des sous-traitants, comme le système d'information", a souligné Jean-Paul Chiocchetti, DRH France.
L'accord prévoit également un volet pour les salariés qui restent, avec notamment des hausses de salaire, des parcours de formation et des garanties sur la mobilité interne. "Au départ, la démarche de l'entreprise était d'accompagner les gens vers la sortie. Nous avons exigé des propositions concrètes et sérieuses", en termes de salaires et de conditions de travail, a souligné à l'AFP José Tarantini, délégué central de la CFE-CGE, le premier syndicat du groupe.
CFDT et Sud plutôt satisfaits
Pour Laurent Bador de la CFDT, "on est arrivé à un équilibre quasi-acceptable, qui va permettre de s'occuper des départs volontaires avec de vrais moyens mis en œuvre. Pour ceux qui partiront en pré-retraite, on a fait le job et obtenu des dispenses d'activité entre trois et six mois, ce qui n'était pas prévu au départ". Le syndicat Sud a également salué des propositions "très équilibrés", tandis que la CGT ne signera pas l'accord-cadre. Ce plan doit être validé en comité social et économique le 13 avril 2021, avant d'être soumis à l'inspection du travail.
Michelin a prôné pour l'établissement de ce plan une "co-construction" avec les salariés, pour "permettre à chaque site industriel de faire émerger les meilleures solutions possibles", a souligné Jean-Paul Chiocchetti. Une "co-constructuion" saluée dans l'industrie par la CFDT, mais qui n'existe pas dans le tertiaire selon la CFE-CGC. "Il est important désormais de suivre la mise en application du projet dans chaque établissement et de rester vigilant sur les mesures déployées", a souligné José Tarantini. (Avec AFP)