S'abonner
Industrie

Point S, un peu plus près des centres-autos

Publié le 8 mars 2012

Par Clotilde Chenevoy
5 min de lecture
En 2011, le réseau a célébré ses 40 ans d’existence, et marqué l’entrée de l’enseigne dans une phase de consolidation en France. A l’international, Point S se déploie, sa philosophie “d’indépendant” semblant séduire de nombreux réseaux étrangers.
Sur 2012, Point S ambitionne de vendre un million de pneus Point S, produits été et hiver confondus, contre 700 000 en 2011.

Début janvier, Point S a réuni son réseau afin de faire un bilan sur l’année 2011, riche en actualités. D’un point de vue financier, le réseau progresse sur l’ensemble des familles de pneumatiques (+ 2 % en tourisme-camionnette-4x4 ; + 22 % en PL ; + 31 % en agricole). Le chiffre d’affaires s’établit à 405 millions d’euros. Concernant la partie entretien auto, un axe de diversification pris par le réseau depuis déjà quelques années, les adhérents ont progressé de 29 %, alors que ce marché tourne autour d’un + 3 %. Au final, l’entretien auto représente 25 % du CA. Pour Christophe Rollet, directeur général de l’enseigne, l’objectif reste encore -et toujours- d’être associé aux acteurs de la réparation rapide. Cette volonté se traduit, par exemple, par l’arrivée d’une offre Révision avec la garantie constructeur préservée. Présentée à l’occasion du salon Equip Auto, cette prestation devrait aider les centres à développer le trafic dans leurs ateliers.

Point S, connu et reconnu

A côté de l’offre, le réseau a aussi plus largement communiqué auprès du consommateur final, particulièrement depuis que Patrick Bosso est devenu l’égérie de l’enseigne. Spots TV et radio se sont enchaînés depuis plus de deux ans. Ce travail publicitaire semble avoir porté ses fruits puisque la notoriété de Point S s’est consolidée. En effet, le réseau de pneumaticiens fait appel à l’institut Ipsos pour connaître le positionnement de son image par rapport aux autres enseignes concurrentes, pneumaticiens, centres-autos ou fast-fitters. Selon cette étude, Point S se situerait au même niveau que Midas, en termes de notoriété spontanée, juste derrière les trois grands du secteur (Feu Vert, Norauto et Speedy). Les publicités continuent d’être connues et reconnues par les consommateurs. Par exemple, 6 personnes sur 10 se souviennent du “Pas de stress, y’a Point S”. Le pneumaticien souligne également le décalage de budget entre ses concurrents directs, Euromaster ou encore les centres-autos, et conforte donc ses stratégies publicitaires. Pour 2012, l’enseigne compte maintenir sa communication, mais le message évoluera, délaissant les promotions et remises pour promouvoir le savoir-faire du réseau.

Et ce savoir-faire, Point S entend bien le “contrôler” chez les 430 centres français, pour maintenir et asseoir la qualité de service. Ainsi, le réseau sera audité, deux fois par an, par un cabinet extérieur, sous forme de visites mystères, en plus des contrôles opérés directement par Point S. Le point de vente recevra ensuite une note pour lui permettre de se situer, et de progresser. La chambre syndicale des professionnels du pneu s’est d’ailleurs entendue sur le sujet pour adopter un consensus sur la démarche et le choix du prestataire, et ainsi pouvoir faire émerger un baromètre client. Au-delà du contrôle, Point S compte mettre l’accent sur la formation pour continuer de faire progresser son réseau, et a renforcé l’animation des centres avec le recrutement de 3 nouveaux responsables de région, faisant passer à 8 le nombre d’animateurs.

Guerre froide avec Michelin

La convention a également été l’occasion pour la direction d’annoncer au réseau, le déréférencement de Michelin au niveau Europe, Point S travaillant donc uniquement avec Bridgestone et Goodyear. Cette décision radicale fait suite à de multiples désaccords, dont l’absence de consensus sur les conditions commerciales. “Michelin considère que tous les réseaux sont identiques, et proposent donc les mêmes conditions à tous, explique Christophe Rollet. Nous ne fonctionnons pas comme cela. Michelin doit respecter son client. Par exemple, il a été le seul à ne pas vouloir participer à nos appels d’offres concernant les promotions commerciales, considérant qu’il avait, d’office, droit à son opération”. De plus, la “proximité” d’Euromaster avec Michelin semble être devenue plus gênante aux yeux de la direction de Point S. Cette décision apparaît d’autant plus exceptionnelle que le manufacturier pèse 40 % du CA du réseau. Point S ne s’arrête pas pour autant de vendre des pneus Michelin : les adhérents passeront par d’autres voies d’approvisionnement. Le pneumaticien compte, en revanche, plébisciter davantage l’offre de Goodyear et Bridgestone. Même si le directeur général précise que “l’objectif n’est pas de se fâcher avec Michelin, mais leur attitude nous oblige à fermer les portes. Le manufacturier doit comprendre qu’il ne commande pas chez nous”.

Le poids de l’international

Point S est un réseau d’indépendants et, le directeur général le répète à l’envi, les manufacturiers ne feront pas les lois chez eux. Ce discours semble séduire à l’international. En effet, en novembre dernier, l’enseigne a signé un contrat de Master franchise avec ITDG, un réseau de pneumaticiens de 350 points, répartis sur 27 Etats. Depuis, la Norvège s’est ajoutée à la cartographie de l’enseigne, via un rapprochement avec un autre réseau. “Cette présence internationale donne du poids à l’enseigne vis-à-vis des manufacturiers et pour conquérir de nouveaux pays”, détaille Christophe Rollet. La filiale Point S Développement, l’entité qui se charge de cette expansion, travaille actuellement sur trois zones ciblées, l’Asie, le Moyen-Orient et l’Amérique du Sud, avec des résultats attendus dès la fin de l’année.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

cross-circle