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Industrie

Plus de souplesse pour l'industrie automobile britannique

Publié le 7 avril 2025

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Avec le maintien des ventes de modèles hybrides jusqu'en 2035 et plus de souplesse sur les objectifs annuels de production de véhicules électriques, le gouvernement britannique desserre un peu l'étau. La fin progressive du thermique est en revanche confirmée pour 2030.
industrie auto Royaume-Uni
L'usine Mini d'Oxford est l'un des piliers de l'industrie automobile au Royaume-Uni. Le pays a produit plus de 900 000 véhicules en 2023. ©Mini

À l’image de l’Union européenne qui a accordé un lissage sur trois ans pour le contrôle des émissions de CO2, le Royaume-Uni vient de lâcher un peu la bride sur les contraintes faites aux constructeurs.

 

Le nouveau gouvernement travailliste qui a replacé la fin "progressive" du thermique à 2030, contrairement aux travaillistes qui étaient revenus à 2035, va accompagner sa volonté d’une certaine souplesse.

 

En premier lieu, le gouvernement indique que sera autorisée "la vente de voitures hybrides, comme la Toyota Prius et les Nissan e-Power, jusqu’en 2035 pour faciliter la transition et donner à l’industrie plus de temps pour se préparer."

 

 

"Les constructeurs automobiles comme Rolls-Royce, Vauxhall et Land Rover vont bénéficier de certitude, de stabilité et de soutien (...) face aux vents contraires de l'économie mondiale d'aujourd'hui", avec ce plan que va présenter le Premier ministre Keir Starmer, a indiqué le ministère des Transports, Heidi Alexander.

 

De plus, selon les nouvelles flexibilités prévues, les constructeurs automobiles pourront par exemple manquer leur objectif annuel de production de véhicules électriques jusqu'en 2026, tant qu'ils atteignent bien l'objectif final en 2030. Les petits constructeurs, dont les marques McLaren et Aston Martin, seront eux exemptés des objectifs fixés au reste du secteur.

 

Les constructeurs automobiles approuvent le plan annoncé : "Le gouvernement a écouté l'industrie et a reconnu à juste titre la forte pression que subissent les acteurs du secteur", s'est félicité dans un communiqué Mike Hawes, directeur général de l'association sectorielle SMMT.

 

Le plan confirme également un engagement financier de 2,3 milliards de livres pour soutenir la production de véhicules électriques.

 

Seulement 10 % de droits de douane pour l'automobile britannique

 

Pour autant, face aux "difficultés potentiellement sévères (...) après l'introduction des droits de douane américains, des mesures plus importantes seront très certainement nécessaires pour préserver la compétitivité de notre industrie", a prévenu Mike Hawes.

 

"Le commerce mondial est en train de se transformer, nous devons donc aller plus loin et plus vite dans la refonte de notre économie", a déclaré Keir Starmer, cité dans le communiqué. Ce plan "contribuera à garantir que les entreprises nationales puissent exporter des voitures britanniques construites par des travailleurs britanniques", a-t-il ajouté.

 

Les constructeurs appellent désormais Londres et Washington à poursuivre "à un rythme soutenu" les négociations en vue d'un possible accord économique que le Royaume-Uni espère pour réduire les droits de douane.

 

Londres s'est vu imposer la semaine dernière des droits de douane réciproques de 10 %, le niveau le plus faible annoncé, notamment en comparaison à l'Union européenne (20 %), mais l'industrie automobile ou encore l'acier et l'aluminium sont visés au niveau mondial par des taxes spécifiques de 25 %.

 

Le secteur automobile pèse 19 milliards de livres (22,3 milliards d'euros) et emploie 152 000 personnes au Royaume-Uni. Le gouvernement assure que le soutien à l'industrie automobile "sera réexaminé à mesure que l'impact des droits de douanes (américains) sera clarifié". (avec AFP)

 

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