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Industrie

Moteurs thermiques : Bruxelles envisage des assouplissements pour 2035, sous pression de l’Allemagne

Publié le 26 novembre 2025

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Sous la pression de Berlin , la Commission européenne envisage d’assouplir l’interdiction des moteurs thermiques prévue pour 2035. À Stuttgart, le vice-président Stéphane Séjourné a laissé entendre que certaines technologies pourraient encore être autorisées au-delà de cette date.
Stéphane Séjourné-plan_automobile
Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne a laissé entendre que certaines technologies pourraient encore être autorisées au-delà de 2035.

La Commission européenne pourrait revoir l’interdiction des ventes de voitures neuves à moteurs thermiques en 2035, a indiqué Stéphane Séjourné vice-président de l'exécutif européen. Une inflexion potentielle majeure, alors que Berlin multiplie les alertes sur l’état de son industrie automobile, bousculée par la transition électrique et la concurrence chinoise.

 

Lors d'un sommet du secteur automobile organisé à Stuttgart, le commissaire européen a assuré que "l’Europe est prête à activer tous les leviers pour faire réussir l’industrie automobile européenne", un message directement adressé au chancelier Friedrich Merz, très engagé dans le débat depuis cet été.

 

"Adapter le chemin" de la transition

 

Stéphane Séjourné a évoqué la possibilité d’"accorder des flexibilités" au calendrier européen, ouvrant la porte à un éventuel maintien de technologies thermiques ou hybrides après 2035.
"Vu le contexte international, un certain nombre de technologies pourraient être autorisées après 2035", a-t-il déclaré, afin d’apporter "une perspective claire pour les consommateurs"sur les segments où l'électrique peine à s’imposer.

 

 

Le vice-président de la Commission n’a toutefois donné aucun détail avant le 10 décembre, date à laquelle Bruxelles doit présenter un train de mesures de soutien à l’industrie automobile.

L’Allemagne en difficulté face à l’électrique

 

Depuis plusieurs mois, les constructeurs allemands, soutenus par le chancelier, contestent la date butoir de 2035. L’industrie nationale, dont les profits chutent et qui a déjà annoncé des plans sociaux massifs, accuse un retard dans l’électromobilité.

 

Selon le cabinet EY, plus de 50 000 emplois ont été supprimés en un an dans l’automobile allemande, sur environ 800 000 salariés. Le secteur souffre d’un cumul de facteurs : la compétition féroce des marques chinoises, particulièrement dans l'électrique ; les coûts énergétiques en hausse depuis la guerre en Ukraine  ; l'affaiblissement de la demande mondiale et plus récemment des droits de douane américains de 15 % sur les voitures européennes.

 

Les constructeurs allemands plaident désormais pour la reconnaissance de technologies alternatives, comme les prolongateurs d’autonomie et les hybrides rechargeables, afin d’amortir la transition.

 

Berlin veut afficher une position unie

 

"Nous avons sous-estimé ce que l’industrie chinoise a accompli ces dernières années", a reconnu Friedrich Merz, promettant un accord au sein de sa coalition.

Le dirigeant conservateur adressera ensuite une lettre officielle à Bruxelles pour présenter une position "unie", même si les sociaux-démocrates du SPD ne se sont pas encore explicitement prononcés en faveur d’un report.

 

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