Mondial de l'Auto 2024 : le stand de la PFA pour sensibiliser le public à l'électrique

"Bonjour, je m’appelle Pepper, souhaitez-vous un renseignement ou une photo ?", répète inlassablement un petit robot au cœur du hall 5.1 du Mondial de l’Auto. Une attraction qui donne le ton du grand stand de la Plateforme de la filière automobile (PFA) qui se situe juste derrière lui. Baptisé "La fabrique de l’électrique", cet espace a pour objectif de sensibiliser le public à l’univers du véhicule électrique, qu’il soit à batterie ou à l’hydrogène.

"Nous voulons montrer la réalité d'un véhicule électrique, car beaucoup de questions émergent à son sujet, notamment sur la compatibilité d’un VE avec les enjeux climatiques, sur la provenance des matériaux ou la production des batteries. Nous voulons répondre de manière très concrète à ces interrogations avec des exemples à l’appui", souligne Marc Mortureux, directeur général de la PFA.

Une présentation ludique

L’espace propose une immersion et un parcours ludique qui retrace toute la naissance d’un véhicule électrique, de l’extraction minière à la recharge en passant par l’industrialisation de chaque composant. Le stand se présente davantage comme "un musée de la voiture électrique", avec des panneaux explicatifs et des maquettes dans un design futuriste.

À l’image d’une dissection d'un VE, les visiteurs peuvent découvrir la batterie, le moteur électrique, l'électronique de puissance, l’hydrogène, l’assemblage d’un VE, la recharge ou encore l’écoconception, le remanufacturing et le recyclage des composants. "Nous avons aussi inclus l’hydrogène, pour montrer que plusieurs technologies coexistent aujourd’hui. La batterie n’étant pas la seule solution", explique Marc Mortureux.

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"Toutes les réglementations, comme l'arrêt des ventes de véhicules thermiques en 2035, ont légèrement oublié le client. L’industrie avance vite, mais dans la pratique, le client ne suit pas toujours. Il devient crucial de partir des usages, car il y a des utilisations pour lesquelles la voiture à batterie ou à hydrogène est parfaitement adaptée", ajoute-t-il.

Un espace fédérateur

Pour la présentation du site, la PFA a réuni les principaux acteurs industriels qui investissent en France dans la R&D, la production de composants et de véhicules à batterie et à hydrogène. Sur ce même stand, il est possible de retrouver ACC, STMicroelectronics, TotalEnergies, Valeo, mais aussi des entreprises en concurrence comme Symbio, Forvia, OP Mobility, Renault ou encore Stellantis.

"Dans un contexte hautement concurrentiel, nous voyons bien qu’il devient très compliqué de réunir tous les acteurs, pas seulement nationaux, mais aussi européens. Cela a demandé du temps et de l’énergie à la PFA, car il a fallu convaincre et concevoir le projet avec chacun d’entre eux. Mais finalement, ils sont très contents d’avoir participé à l’opération… Ce qui n’était pas acquis au départ", plaisante Marc Mortureux.

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"Nous voulons montrer, avec cet espace, que nous avons besoin de tout l’écosystème. Nous parviendrons à être compétitifs à la condition que nous maîtrisions toute la chaîne… Ce que font extrêmement bien les Chinois. Nous avons quand même de la chance, en France, d’avoir des acteurs vraiment bons dans chaque domaine qui investissent grandement dans l’électrique", ajoute-t-il.

Une dimension politique

Le site intègre également une dimension politique. "Si nous n’avons pas spécifiquement fait cet espace dans une optique spécifiquement politique, indéniablement, il y a une dimension politique et institutionnelle qui en ressort", souligne le directeur général de la PFA. La fabrique de l'électrique a d’ailleurs été un lieu incontournable pour tous les représentants politiques.

Que ce soit le président Emmanuel Macron, le 14 octobre, Antoine Armand, ministre de l’Économie, le 15 octobre ou encore Marc Ferracci, ministre délégué chargé de l’Industrie, tous ont clôturé leur visite du Mondial de Paris par la fabrique de l’électrique. L’espace sert aussi à réaffirmer l'intérêt et la confiance des gouvernants pour la mobilité électrique. L’occasion pour la PFA d’évoquer certains freins qui pourraient être levés par le biais de la politique.

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"L’instabilité réglementaire est un frein pour nous. Je suis convaincu que les gens sont sensibles aux montants d’aides, aux décisions des pouvoirs publics sur le bonus écologique qui encourage l’achat. Nous nous battons pour le maintenir. Mais nous sommes inquiets, car nous constatons une forte dépendance au bonus, avec le risque, comme en Allemagne, de subir un ralentissement de la demande", lance Marc Mortureux.

"Les annonces d’une augmentation du prix de l’électricité en 2025 ne favorisent pas l’émergence des VE. D’autre part, pour l’ensemble des industriels, il y a le coût de l'énergie qui est nettement plus élevé que la moyenne européenne ou encore le coût du travail qui reste élevé, ce qui augmente les charges, ajoute le directeur général de la PFA. Nous sommes convaincus au niveau de la filière que l’électrique est l’avenir de l’automobile. Ce que nous demandons, c’est un peu de stabilité. Les investissements industriels, ça s'inscrit dans la durée et il faut qu’il y ait une politique à la fois de contrainte, mais aussi d’incitation."