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Industrie

Madrid rejoint Berlin pour enterrer la nouvelle taxe contre les voitures chinoises

Publié le 13 septembre 2024

Par Nabil Bourassi
3 min de lecture
Après l'Allemagne, c'est l'Espagne qui s'est positionnée contre le programme de taxes d'importations supplémentaires sur les voitures chinoises. Les États membres de l'UE doivent se réunir à l'automne pour acter cette décision de la Commission européenne appliquée provisoirement depuis juillet 2024.
Les Européens sont divisés sur les nouvelles taxes à l'importation de voitures chinoises, craignant des représailles de Pékin. ©AdobeStock-vchalup

L’Europe de nouveau divisée… Jusqu’ici, c’est l’Allemagne qui a conduit une campagne contre le programme de protection douanière engagée par la Commission européenne contre les importations de voitures chinoises… Mais le bloc semble se fissurer. L’Espagne a officiellement indiqué qu’elle souhaitait que Bruxelles révise sa position. Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, s’est exprimé à l’occasion d’une visite officielle en Chine. 

 

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"Nous devons revoir tous ensemble, non seulement les États membres mais aussi la Commission, notre décision", a-t-il déclaré à Shanghai. "Nous n’avons pas besoin d’une autre guerre, une guerre commerciale dans ce cas. Nous avons besoin de construire des ponts entre l’Union européenne et la Chine (...) et depuis l’Espagne, ce que nous ferons c’est être constructifs et essayer de trouver une solution, un compromis entre la Chine et l’Union européenne", a ajouté le socialiste espagnol.

 

Des taxes encore provisoires

 

Avec ces déclarations, l’Espagne se positionne alors que les États membres de l’Union européenne doivent prochainement se réunir pour avaliser le dispositif mis en place provisoirement par la Commission. Celle-ci avait décidé d'appliquer dès juillet 2024 des taxes d'importations supplémentaires au 10 % déjà en vigueur. Ce complément a été calculé en fonction des résultats d’une enquête minutieuse relative aux aides publiques touchées par chaque constructeur chinois. Bruxelles avait estimé que ces subventions étaient constitutives d’une concurrence déloyale. Ces droits de douane supplémentaires peuvent atteindre 36 % du prix de vente.

 

A lire aussi : Constructeurs chinois : l'analyse fouillée de l'Europe pour calculer le niveau de leurs subventions

 

Nouvelles discussions en vue

 

Pékin s’était insurgé contre ces mesures. Le 19 septembre 2024, le ministre chinois du commerce, Wang Wentao, va rencontrer à Bruxelles le commissaire européen au commerce, Valdis Dombrovskis, pour tenter de trouver un terrain d'entente et annuler les taxes supplémentaires.

 

Les États membres doivent statuer au courant de l’automne sur la pérennisation des mesures de Bruxelles. Pour rappel, pour adopter un texte, il faut réunir 55 % des États membres, soit au moins 15 pays sur 27, représentant au moins 65 % de la population européenne. Pékin veut jouer sur la division des Européens en accentuant la menace de représailles commerciales, ou en faisant miroiter des projets d'implantation d'usines. L’Allemagne s’en était inquiétée en premier lieu, puisque la Chine est son premier débouché d’exportations de son industrie. Pour l'heure, la Chine s'est contentée de lancer une enquête antisubventions sur les produits laitiers européens. 

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