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Industrie

L'UE adopte les droits de douane sur les voitures chinoises, Berlin s'étrangle

Publié le 4 octobre 2024

Par Nabil Bourassi
2 min de lecture
Malgré les protestations de l'Allemagne, les Européens ont validé les droits de douanes complémentaires qui peuvent atteindre 35 % sur les importations de voitures chinoises. La Chine promet des représailles.
adoption des droits de douane complémentaires
L'Europe maintient le régime douanier complémentaire contre les importations chinoises. ©AdobeStock-vchalup

La pression de Berlin a échoué. L'Union européenne a validé le régime de droits de douane complémentaires contre les importations de voitures chinoises, mis en œuvre à titre provisoire par la Commission européenne depuis l'été 2024. Réunis à Bruxelles, les représentants des pays membres de l'UE n'ont pas suivi les recommandations de l'Allemagne, rejointe par l'Espagne, qui veut éviter une guerre commerciale avec la Chine.

 

Une Europe très divisée

 

Dans le détail, dix pays dont la France et l'Italie ont voté pour. Douze se sont abstenus et seulement cinq (l'Allemagne, la Slovaquie, la Slovénie, la Hongrie et Malte) se sont opposés aux droits de douane. L'Espagne, qui avait manifesté son désaccord sur les droits de douane, s'est finalement abstenue.

 

A lire aussi : Constructeurs chinois : l'analyse fouillée de l'Europe pour calculer le niveau de leurs subventions

 

Bruxelles estime que les constructeurs automobiles chinois ont bénéficié d'aides directes ou indirectes des autorités (conditions de prêt, fiscalité avantageuse...). La Commission a identifié 18 dispositifs apparentés à des aides constitutives d'une concurrence déloyale, justifiant des mesures de rétorsions douanières, au sens de l'OMC. L'Europe pourra donc continuer à appliquer les taxes douanières supplémentaires appliquées depuis cet été. Ces taxes peuvent aller jusqu'à 35 % en plus du régime douanier normal de 10 %.

 

Berlin poursuit son lobbying

 

L'Allemagne a immédiatement réagi pour exhorter la Commission de ne pas "déclencher de guerre commerciale" avec la Chine. Les constructeurs automobiles allemands qui craignent d'être les premiers visés par des représailles commerciales de Pékin ont également dénoncé cette décision. Pour Volkswagen, c'est "une mauvaise approche". Le groupe allemand souhaite au contraire "poursuivre de manière constructive les négociations en cours en vue d'une solution politique". BMW est sur la même longueur d'onde et évoque "un signal fatal pour l'industrie automobile européenne". Le groupe bavarois a mis en garde contre un "conflit auquel personne n'a à gagner".

 

A lire aussi : Droits de douane : l’Allemagne veut un accord avec la Chine

 

La Chine a promis de riposter en visant des secteurs stratégiques de l'Union européenne. Elle aurait déjà lancé des enquêtes antidumping contre le porc, les produits laitiers et des spiritueux comme le cognac.

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