Le marché à la hausse
Tel un signe précurseur, la forte hausse (+ 10,8 %) enregistrée sur le mois de novembre avec à la clé une hausse de 1,2 % sur la période Janvier/Novembre, laissait entrevoir un bouclage positif de l’exercice 2018. Les toutes dernières statistiques du CPL (Centre Professionnel des Lubrifiants) font mieux que le confirmer, quand bien même une partie des données relève comme on le sait d’une estimation. En effet, avec un volume e progression de 20 450 tonnes synonyme d’une hausse de 6,1 %, le dernier mois de l’année a permis d’entretenir la tendance haussière constatée, et ainsi de boucler l’exercice 2018 sur un volume de 300 000 tonnes de lubrifiants commercialisés sur le marché intérieur, équivalent à une progression de 2,7 %. Soit près du double (1,4 %) de celle enregistrée à fin 2017 par rapport à 2016, et aussi bien plus que le PIB (1,6 % selon l’Insee).
Par comparaison, le secteur des lubrifiants industriels connaît quant à lui une régression de 2,9 % sur la même période. Cela dit, pour ce qui concerne le seul secteur de l’automobile, sa bonne tenue globale relève évidemment de la position de ses différents segments. Ainsi, avec un volume de 170 285 tonnes dont 140 776 tonnes pour la catégorie Essence et mixtes (+ 0,8 %), les Voitures de tourisme enregistrent à elles seules une progression de 2,2 %. Bien que toujours largement minoritaire avec 25 537 tonnes, la catégorie Diesel Tourisme enregistre pour sa part une hausse de 14,3 %, tandis que la catégorie Diesel Utilitaires a quasiment perdu 6 points (- 5,9 %). Côté acteurs cette fois, les IG (Indépendants du Graissage) sont les grands bénéficiaires de l’exercice 2018, puisque leur part est passée de 33,7 % à fin 2017 à 42,34 %.
Reste que, pour ce qui est de la progression globale, comme de coutume, établir un lien avec la consommation de carburants routiers est tentant. Toutefois, difficile cette fois d’établir un parallèle direct dans la mesure où, selon le CPDP (Comité Professionnel du Pétrole), cette consommation sur l’ensemble de l’année 2018 enregistre pour sa part une baisse de 1,7 %. En revanche, et ceci sachant que le CPL prend en compte le premier plein dans ses statistiques, il n’est pas faux d’avancer que le marché national du VN a joué un rôle positif. Rappel des chiffres : avec 2 173 481 immatriculations en VP, le marché enregistre une hausse de 3 %.
Maintenant, pour ce qui est des perspectives 2019, l’avenir dira si les 10 semaines de hausses successives des carburants comptabilisées à la date du 20 mars (1,46 € pour le gazole, 1,48 € pour le sans-plomb 95), ont joué un rôle négatif quant au kilométrage parcouru et plus globalement, sur le budget du consommateur. Si le CPDP a enregistré une hausse de la consommation de 1 % en janvier suivie d’une baisse de 0,4 % en février, côté lubrifiants, le CPL enregistre pour sa part une régression minoritaire de 0,1 % sur le premier mois de l’année.
Pour sa part, Eric Candelier, le président de Yacco, voit de toutes les manières un certain tassement côté volume, pour diverses raisons. « Si le marché 2018 s’est révélé très porteur pour les ventes de VN, on constate aujourd’hui un net repli à ce niveau, les prévisionnistes accréditant ce phénomène sur l’ensemble de l’année, fait-il remarquer. De quoi amener le marché à retrouver son cycle plus naturel, entre les premiers pleins et l’après-vente. Au-delà de cet aspect, l’année 2019 va être placé sous le signe d’une certaine tension au niveau du prix de revient des lubrifiants, compte tenu de la hausse des matières premières ressentie depuis déjà quelques mois ». Il s’agit bien sûr des huiles de base de groupe 3, en particulier, et les PAO, qui entrent aujourd’hui pour l’essentiel dans la formulation des produits finis.
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