La baisse endiguée
Bref rappel. Avec 287000 tonnes de lubrifiants automobiles commercialisés sur le marché intérieur, l’exercice 2014 s’était conclu par une régression de 2,8% par rapport à l’exercice précédent. Certes sensible, ce retrait symbolisait toutefois un redressement du marché, au regard d’exercices bien plus sombres (respectivement -5,7% et -4,2% en 2012 et 2013).
En effet, l’exercice 2015 vient confirmer le redressement de la courbe, ceci en dépit d’un mois de décembre toujours aussi peu porteur. Avec un volume de 19700 tonnes de source CPL (Centre professionnel des Lubrifiants), équivalent à un retrait de 1,8%, le dernier mois de l’année se révèle être le deuxième moins bon mois de l’exercice passé, derrière août…
Bref, au final, l’exercice 2015 s’est bouclé sur un volume de 284000 tonnes sur le seul secteur de l’automobile, synonymes d’un recul de 1,1%. A elles seules, les voitures de tourisme ont pesé 159300 tonnes (dont 129538 tonnes pour le segment essence et mixte et 25520 tonnes pour le segment Diesel tourisme), marquant même une progression de 1,4%, due à la très bonne tenue du segment essence (+4%). A contrario, le segment VP Diesel enregistre une régression de 9,5%. "Sur le plan global, ces résultats sont en relation avec la reprise de l’industrie automobile et la hausse des immatriculations en Europe, en particulier en France (+6,8% de source CCFA, NDLR), note Franck Tiravy, le président du CPL. Un état de fait qui laisse entrevoir au minimum une stabilité du marché côtés lubrifiants. Maintenant, pour ce qui est des segments, la hausse enregistrée en essence au détriment du Diesel traduit là encore la tendance actuelle relative au marché VN."
Le marché VN, certes, mais pas seulement. En effet, à l’exception de la grande distribution, le marché de l’après-vente est clairement axé sur un marché de produits mixtes. En outre, si les chiffres de l’Ufip (Union française des Industries pétrolières) relatifs à 2015 font état d’une hausse de la consommation de 0,9% en année pleine par rapport à 2014, ces mêmes chiffres traduisent une légère baisse de la part du gazole, néanmoins toujours au-dessus de la barre des 80% (81,2%).
Reste que, en ce qui concerne plus particulièrement les lubrifiants, les résultats de certains acteurs attestent de la bonne santé de la catégorie VP. Le cas de Shell en particulier, qui affiche une croissance légèrement supérieure à celle du marché tant du côté du réseau constructeurs que des indépendants…
"Pour ce qui est du marché, il est certain que la progression des immatriculations a joué un rôle prépondérant, concède Emmanuel Hacquard, responsable marketing VL (canal indépendant) de Shell Lubrifiants France. Parallèlement, figure l’aspect technique. Le développement de moteurs de plus en plus sophistiqués par les constructeurs automobiles, et de plus en plus exigeants en termes d’huiles moteur (tels les moteurs 'downsizés', les systèmes stop/start) contribue dorénavant à l’abaissement des intervalles de vidange qui ne cessaient, jusque-là, de croître." Ainsi, selon lui, cet intervalle se situe en moyenne à 16000km (contre moins de 13000km il y a dix ans, de source Gipa), quand bien même les constructeurs préconisent un seuil moyen de 20000km.
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