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Industrie

Gestion de crise sur la pénurie de semi-conducteurs dans l'automobile

Publié le 11 février 2021

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Alors que le secteur automobile s’enfonce dans une situation de blocage de la production liée à la pénurie de semi-conducteurs, Bercy souhaite renforcer la filière électronique française et européenne.
Bercy veut sécuriser l'approvisionnement en semi-conducteurs et que le secteur automobile ne dépende plus uniquement d'un producteur qui détient 70 % de la production mondiale.

 

"Les difficultés d’approvisionnement de l’automobile en semi-conducteurs vont durer encore quelques mois", a indiqué le ministère de l’industrie ce jeudi 11 février 2021, et précise même que les constructeurs vont entrer dans une économie de la rareté d’ici quelques semaines. Ces semi-conducteurs, qui sont désormais des pièces essentielles dans l’automobile en intégrant par exemple, la gestion du moteur ou encore le freinage, font aujourd’hui l’objet d’une cellule de crise dans laquelle sont intégrés Bercy, la plateforme de l’automobile, les équipementiers, les constructeurs ainsi que la filière électronique présente en France.

 

A cause de cette pénurie de composants électroniques essentiellement produits en Asie, plusieurs constructeurs doivent suspendre une partie de leur production, comme notamment Renault à Sandouville, à Tanger au Maroc ou encore à Pitesti en Roumanie. Les usines de Stellantis à Rennes et Sochaux ne tourneront pas samedi 13 févier 2021. Aux USA, trois sites de production de GM vont fermer plusieurs jours et Ford a décidé de réduire fortement la production de son pick-up F-150.

 

Pourquoi cette pénurie ?

 

"La production des semi-conducteurs est une industrie de « temps longs » puisqu’il faut entre 4 et 6 mois pour la fabrication du composant, et c’est un temps incompressible", précise Bercy. Aujourd’hui, sept acteurs se partagent la production de semi-conducteurs dont une firme Taiwanaise, TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company), qui représente 70 % de celle-ci.

 

L’origine de cette crise trouve son explication dans plusieurs phénomènes. Tout d’abord la très forte demande en Asie sur le marché des téléphones, tablettes et consoles de jeux pendant le confinement. La reprise du marché automobile, plus forte que prévue, notamment sur le troisième trimestre 2020, et surtout dans le segment des véhicules électriques, gourmands en semi-conducteurs a également mis sous tension ce secteur de l’électronique.

 

"C’est une friction assez classique dans la supply chain avec une reprise de l’activité économique plus dynamique qu’anticipé, précise Bercy, avec notamment un effet bulle qui se précise et des niveaux de commandes de stocks qui accélèrent cette tension. "Actuellement, nous nous trouvons avec des niveaux de commande de 40 à 50 % supérieurs à ceux de l’année dernière, à cause notamment de la reconstitution des stocks", ajoute-t-on au ministère de l’Economie.

 

Malheureusement, impossible d'accélérer la production aujourd'hui car les temps de fabrication qui se composent d'étapes de fonderie, de lithographie et de gravure, restent incompressibles. Donc l'amélioration, malgré la volonté et l'augmentation des capacités d'affectation de la production vers l'automobile ne vont pas donner de résultats avant plusieurs mois. 

 

Comment sécuriser l'approvisionnement ?

 

Un travail très fin a démarré avec l'ensemble des opérateurs des filières électroniques et automobiles. Des avenants ont notamment été signés au contrat stratégique de filière pour développer une filière française voire européenne dans le secteur. La société française ST électronique, spécialisée également dans les semi-conducteurs, avait notamment déjà bénéficié d'une aide et de projets intégrés dans le Comité d'orientation pour la recherche automobile et la mobilité (Coram).  

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