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Industrie

Feal 2018 : Luc Chatel appelle à jouer collectif autour de l'innovation

Publié le 25 juin 2018

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
En ouverture de la conférence Feal, la semaine passée, le président de la PFA, Luc Chatel, a tenu à rappeler les enjeux qui se présentent à l'industrie automobile. Il invite les acteurs à s'inscrire dans une démarche d'actions collectives.

 

Le discours de Luc Chatel, en tant que président de la PFA, était un des moments attendus de la conférence Feal, organisée les 20 et 21 juin 2018. A la tribune, l'ancien ministre a donné le ton, exhortant l'industrie automobile française dans son ensemble à changer de dimension, à "jouer collectif" pour relever les défis qui se présentent. "Après avoir été un grand pays producteur d'automobiles, la France peut-elle devenir un grand pays fournisseur de services de mobilité", a-t-il interrogé les dirigeants présents dans l'assistance.

 

Preuve de l'esprit collectif qu'il souhaite insuffler : l'engagement de PSA et Renault-Nissan. Par solidarité, chacun de ces groupes a accepté de verser 45 millions d'euros pour financer le relancement de la filière car il appartient aux grands de soutenir cet effort nécessaire, explique en substance Luc Chatel, qui n'oublie pas de mentionner les équipementiers de premier plan. Une promesse qui a encouragé l'Etat à s'aligner sur le même montant de 45 millions, en contrepartie. "Nous devons être capables de travailler ensemble en dépit des divergences", se dit convaincu Luc Chatel, pour dégager "une ligne fédératrice", "une vision partagée".

 

Technologique, numérique et sociétale, les trois révolutions bousculent l'ordre établi dans l'industrie. Ce à quoi Luc Chatel estime que la réponse ne peut être que l'innovation. Un terme qu'il a martelé avec insistance. "L'innovation qui est au cœur du contrat de filière et qu'il faut maintenant déployer sur les territoires", a rappelé le président de la PFA. Un élan qui sera soutenu par un nouvel investissement de 600 millions d'euros à étaler sur les prochaines années. "L'innovation, c'est le nerf de la guerre. Soyez donc en position d'attaque, s'est-il adressé à l'auditoire. L'automobile a trop longtemps joué en défense. Or, l'automobile n'est pas le problème mais la solution. Elle sera l'impulsion de la transition énergétique." Ce qui prendra le temps de la transformation des entreprises.

 

Repenser la formation dans la filière

 

Le troisième grand sujet mis en avant par l'ancien ministre touchait aux forces vives. Il a affirmé que la filière automobile allait recruter 25 000 personnes par an, durant les cinq prochaines années, pour la partie amont et 45 000 personnes par an pour les attachés aux services en aval, soit 70 000 personnes par an. "Nous avons besoin d'aller chercher ces jeunes pour les former et les adapter aux nouveaux besoins, dont nous ignorons parfois quels seront les contours", a déclaré Luc Chatel.

 

Le président de la filière automobile a abordé enfin le cas épineux de la fin annoncé du diesel. "75 % de la chaîne de valeur de l'électrique est en Asie", a-t-il souligné avant de rappeler que la conception des moteurs électriques demande 7 fois moins de salariés que pour un diesel. Une mutation qui doit se préparer et qui, une fois n'est pas coutume, passera par la formation, voire même un campus des métiers de la filière. Une proposition de projet dont il entendait parler à un autre ancien ministre, devenu président de Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand.

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