Euro 7 : le dossier qui embarrasse la France
Après de multiples reports, le texte de la future norme d'homologation Euro 7 devrait finalement être divulgué, le 9 novembre 2022, par la Commission européenne. Celle-ci a déjà diffusé une première version de sa copie, tout en poussant l'ironie à ne communiquer aucun chiffre, aucune valeur limite et aucun objectif !
Mais visiblement, le prochain rendez-vous sera le bon, comme l'a confirmé Thierry Breton, commissaire européen à nos confrères des Echos. "La réglementation réduira significativement les émissions. Sur les polluants atmosphériques, (NOx et autres polluants), nous suivons le chemin de réduction entamé avec Euro 6… Avec un accent particulier sur le secteur des poids lourds, où il reste un potentiel significatif d'amélioration de la qualité de l'air. Et puis nous allons maintenant nous attaquer à d'autres sources de pollution, comme les particules émises par les freins et les pneus. L'enjeu est d'importance car les voitures électriques émettent plus de ces particules que les véhicules thermiques car sont elles-mêmes 40% plus lourdes", a-t-il indiqué.
Lire aussi : Les travaux sur la future norme Euro 7 ont-ils encore du sens ?
Le dossier est particulièrement sensible à l'heure où ces mêmes instances européennes ont adopté définitivement l'interdiction de la vente des véhicules thermiques en Europe dès 2035. Comment faire accepter aux industriels du secteur d'investir encore et toujours sur les motorisations thermiques alors qu'elles seront interdites dans 12 ans ?
C'est également ce qu'a soutenu Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, lors de son audition devant la commission du développement durable du Sénat le 2 novembre 2022. Ce dernier a indiqué aux sénateurs présents, que le gouvernement ne souhaitait pas "envoyer un contre signal à l’industrie laissant penser qu’on pourrait continuer à préparer des moteurs thermiques pour l’après 2035. Nous militons seulement pour que l’extension des limites d’émissions aux particules issues de l’abrasion des pneus et des freins ne soient pas réservées aux véhicules thermiques". Et le ministre d'ajouter enfin : "l’avantage du freinage, c’est que ça vaut pour les thermiques et l’électrique."
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.