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Industrie

Elektrobit, peu de bruit, beaucoup d’idées

Publié le 8 novembre 2012

Par Frédéric Richard
4 min de lecture
La société Elektrobit n’est pas à proprement parler l’une des sociétés dont on parle au quotidien dans les magazines spécialisés. Néanmoins, elle fait partie de ces structures de l’ombre qui œuvrent pour le compte d’équipementiers de renom, et sont souvent à l’origine de technologies innovantes, parfois même en rupture, qui justifient leur mise en avant.
Elektrobit se spécialise dans le développement de logiciels, notamment dans le secteur automobile. La société intervient ainsi dans la gestion des calculateurs, mais aussi, de manière plus identifiable, dans les systèmes de navigation.

Elektrobit est une société finlandaise spécialisée dans le développement logiciel pour la téléphonie mobile, qui s’est diversifiée dans l’automobile en 2002, lorsque les ventes de son client historique, Nokia, ont commencé à décliner. Dès le départ, les activités automobiles d’Elektrobit se sont focalisées sur la connectivité des véhicules, sous la houlette de Bruno Abou, dont la société, déjà spécialisée dans le domaine, a été reprise par le groupe, devenant ainsi la filiale hexagonale Elektrobit France SAS.

Plusieurs activités occupent aujourd’hui Elektrobit dans le domaine de l’automobile. Tout d’abord, la partie Infotainment, au sein de laquelle les ingénieurs maison développent des IHM (interface homme-machine) ergonomiques pour le compte de constructeurs ou d’équipementiers. Ces dernières années, l’IHM est devenue un élément fondamental et différenciant de l’automobile moderne. Tous essaient de développer LA solution idéale, celle qui deviendra un modèle, à la façon d’Apple et de ses iPhone et iPad. C’est donc un sujet d’avenir, dans lequel Elektrobit propose son expertise.

Le second volet de l’offre de la société, c’est la navigation, puisqu’elle a développé un cœur logiciel pour le pilotage des PND et de leur cartographie. Même si personne ne le sait en écoutant la voix suave de son GPS qui donne les indications routières à suivre, tout cela fonctionne grâce à Elektrobit. Son expertise est ainsi actuellement exploitée par près de 12 millions de PND à travers le monde ! Et chez les constructeurs, Elektrobit est aussi très impliquée dans le groupe VW, notamment dans la plateforme MIB (Modular Infotainment Building blocks) de la nouvelle Audi A3, intégrant navigation, tablette tactile, connectivité 3G, etc.

Le dernier pan de l’activité d’Elektrobit se situe dans le développement d’ECU (Electronic Control Unit). En fait, les ingénieurs maison se focalisent sur les logiciels d’exploitation des multiples calculateurs qui gèrent l’électronique des véhicules modernes. Et pour parfaire son image auprès de clients potentiels, Elektrobit peut compter sur son implication dans le programme Autosar (AUTomotive Open System ARchitecture) – dont elle est l’un des Premium Members –, destiné à favoriser l’uniformisation des architectures logicielles dans l’automobile. Grâce à cela, la société est reconnue par les plus grands équipementiers. “Nous intervenons lorsqu’un fournisseur a besoin que l’un de ses composants communique avec le reste du véhicule. Pour ce faire, nous développons des solutions de connectivité utilisant le standard Autosar pour relier plusieurs éléments”, simplifie Bruno Abou, directeur général d’Elektrobit France.

Ce qui permet au client équipementier de se focaliser sur son application, en sous-traitant l’ensemble de la partie basic software, c’est-à-dire le logiciel qui communique avec la voiture, ainsi que l’OS (Operating System), qui anime l’application et permet la gestion électronique du composant, le cas échéant.

Des possibilités illimitées

Quand on voit l’étendue des secteurs sur lesquels intervient la société finlandaise, on songe à ce que pourraient donner des technologies issues de synergies entre les différentes expertises d’Elektrobit. Ainsi, il serait possible de profiter du cœur de navigation, pour le connecter avec la voiture elle-même (capteurs, calculateurs…), ce qui permettrait de relier le GPS avec les systèmes d’aide à la conduite, par exemple. Et puisque les possibilités ne sont limitées que par l’imagination des ingénieurs, on peut parfaitement se prendre à rêver d’un véhicule capable d’anticiper, par freinage, un obstacle au détour d’un virage aveugle, comme un accident ou un embouteillage par exemple, en utilisant des données d’info trafic générées par un serveur distant et reçues par le système embarqué du véhicule.

Quoi qu’il advienne, Elektrobit possède toutes les compétences pour être capable, demain, de proposer des solutions logicielles complètes, de nature à initier le car-to-car, le car-to-infrastructure ou le car-to-dealership. Des projets collaboratifs existent, sans que la société ne souhaite s’exprimer officiellement dessus. Néanmoins, chez Elektrobit, un département complet a pour mission de développer des solutions de connectivité pour les véhicules, afin de les faire dialoguer avec les réseaux de réparation, notamment pour faire du diagnostic à distance. “Nous avons vraiment du potentiel dans ce domaine. Le car-to-dealership sera sans doute la première pierre visible de la voiture connectée à grande échelle. En effet, le car-to-car demande des validations sécuritaires immenses et le car-to-infrastructure, comme son nom l’indique, nécessite des infrastructures qui seront longues à mettre en place”, analyse Bruno Abou.

Sans oublier l’enjeu de la sécurisation des données de communication, nécessaire pour mettre en place ces systèmes. En effet, techniquement, il est aujourd’hui facile de faire transiter des informations entre un véhicule et un tiers. Néanmoins, dès lors qu’il s’agit de renvoyer des informations au véhicule, par exemple un soft de gestion moteur après un flashage de calculateur, il convient de s’assurer que rien ni personne ne pourra intervenir sur le flux de données durant le transfert… En la matière, Elektrobit présente des compétences historiques.

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