EasyMile vise la commercialisation de navettes autonomes en 2022
EasyMile ne lâche rien. En dépit de la crise sanitaire qui a provoqué le report de certains projets, notamment sur le tarmac de zones aéroportuaires, la société française spécialisée dans l'automatisation de la conduite poursuit son objectif de passer la phase des expérimentations pour entrer dans celle de la commercialisation au plus tôt. Une étape qui interviendra "dans 12 à 18 mois", selon les estimations de Benoît Perrin, le directeur général.
Lors d'un entretien accordé au Journal de l'Automobile, au terme du CES 2021, il a confirmé que l'entreprise se concentre désormais sur cet unique objectif. "En vérité, entre la Chine et les Etats-Unis, il n'y a que très peu de services commerciaux actifs actuellement, cela représentera donc une belle avancée", explique Benoît Perrin. Tout pourrait donc commencer au cours de l'année 2022 pour EasyMile avec des véhicules exploités sur des sites privés ou fermés, tels que des aéroports, des usines, des campus ou encore des résidences d'hébergement de personnes âgés.
Il faudra attendre la fin d'année 2022 et plus probablement 2023 pour enregistrer les premiers cas d'usage commerciaux dans le domaine des transports publics. "Le déploiement dépend du niveau technique pour sécuriser les déplacements, conditionne le directeur général d'EasyMile. Il est relativement aisé de circuler lorsqu'un opérateur reste à bord, mais cela n'a aucun sens sur le plan économique. Il y a donc des progrès à faire".
90 % d'affaires à l'export
Il y a fort à parier qu'EasyMile trouvera des débouchés en France. 90 % de son activité devrait cependant être réalisée à l'export. Dans un contexte de marché émergeant à visée mondiale, l'Hexagone devrait peser le poids de sa propre économie quand bien même la culture du transport public y est particulièrement forte et les opérateurs puissants.
Point de changement de braquet. La société d'ingénier se cantonnera à son savoir-faire, l'édition de logiciels à implémenter dans les véhicules de partenaires pour constituer un catalogue de véhicules à soumettre aux clients. En plus de la navette et du transporteur de bagages, viendront certainement un bus et tramway, laisse entendre Benoît Perrin. A la tête de 250 salariés dont trois-quarts d'ingénieurs, il a un plan de recrutement de 20 personnes en 2021. Des talents à piocher dans le vivier national moins soumis à des tensions générées par la concurrence des sociétés.
Mais qu'en est-il de nouveaux accords industriels ? Le directeur général d'EasyMile reste évasif sur le sujet. Il admet que potentiellement, de nouvelles entreprises pourraient venir frapper à la porte. Au lendemain des annonces de Renault de vouloir devenir une entreprise qui intègre le véhicule à la technologie et non plus l'inverse, Benoît Perrin mesure son propos : "C'est une idée, il y a des coopérations à naître". La société qui compte Continental et Alstom dans son actionnariat se tient prête à toutes les éventualités.
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