Continental condamne son usine allemande de Gifhorn
L'industrie automobile est sous pression et peut être encore plus depuis la fin annoncée des moteurs thermiques, en Europe, en 2035. La fermeture annoncée, en 2027, de l'usine Continental de Gifhorn, en Allemagne, pourrait être la première d'une longue série.
En 2021, la fédération allemande de l'automobile (VDA) estimait que le passage à l'électrique menaçait près de 300 000 emplois dans le pays.
Ces mesures sont prises "dans un contexte de forte pression sur l'industrie automobile, de déclin des marchés automobiles et de structure de coûts élevée localement, qui n'est pas compétitive par rapport aux normes internationales", explique l'équipementier dans un communiqué.
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En cause, "le coût de la main d'œuvre, de l'énergie, mais aussi celui des produits", a précisé un porte-parole à l'AFP.
Dans un premier temps, Continental souhaite transférer dès 2024 sur d'autres sites son activité d'assemblage des systèmes d'alimentation en air, ainsi que la fabrication de pièces de rechange. Ensuite, le groupe prévoit de sous-traiter la production de composants de ses systèmes de freinage à d'autres fournisseurs d'ici la fin de 2027.
Ces annonces menacent à court terme 450 des 900 emplois du site de Gifhorn, avant son abandon complet en 2027.
Le modèle industriel de la première économie européenne est ébranlé par la crise énergétique, l'inflation et la hausse des taux d'intérêts qui ont provoqué une baisse de la demande. L'Allemagne est entrée en récession cet hiver.
Les milieux économiques s'alarment des risques de délocalisation du tissu industriel. Continental prévoit de quitter l'usine en 2027 et assure faire son possible pour sauvegarder l'emploi.
Une usine reprise par Volkswagen ?
"Continental a entamé des discussions avec des entreprises basées dans la région qui recherchent du personnel qualifié, et examine également les utilisations externes futures du site, telles que la création de sociétés externes", indique le porte-parole, laissant entrevoir la possibilité d'une reprise du site, situé à quelques kilomètres de Wolfsburg, siège du premier constructeur automobile allemand, Volkswagen.
La conclusion du plan est subordonnée à l'accord du conseil de surveillance qui se réunira en décembre, a précisé le porte-parole. Continental n'a pas précisé si les relocalisations auront lieu seulement en Allemagne ou à l'étranger.
Le groupe est présent dans 57 pays et emploie actuellement environ 200 000 personnes, dont 45 000 en Allemagne. Ce site de Gifhorn est opérationnel depuis 1951 (Teves) et dans le groupe Continental depuis 1998. (avec AFP)
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