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Industrie

Bosch se galvanise

Publié le 16 mai 2013

Par Hervé Daigueperce
4 min de lecture
Estimant ses résultats 2012 “insatisfaisants”, le groupe Bosch entend remettre les pendules à l’heure dès 2013, via une série de mesures, afin de retrouver de meilleurs ratios.
Pour sa première conférence plénière en tant que président du directoire, Volkmar Denner a mis l’accent sur l’interconnectivité comme vecteur de développement.

Avec un chiffre d’affaires en hausse de 1,9 %, à 52,5 milliards d’euros, et une rentabilité de 2,5 % (avant impôts et résultats financiers), il n’y a pas péril en la demeure. Le nouveau président du directoire, Volkmar Denner, ne se satisfait cependant pas d’un résultat opérationnel de 1,310 milliard d’euros alors qu’il était de 2,709 milliards en 2011. Certes, les nombreux investissements en “Rechange automobile” (achat de SPX par exemple) et en “Packaging Technology”, les fortes hausses de matières premières, un ralentissement du chiffre en Europe notamment, et la perte sèche de plus d’un milliard d’euros dans le photovoltaïque constituent de solides explications à cette situation. Le président entend bien pérenniser le groupe, constitué de 305 900 collaborateurs (en hausse de 3 400 personnes) et rentabiliser les 4,8 milliards d’euros investis en Recherche et Développement. Mais pas question de se laisser aller à un plan social, alors que l’on dispose de tant de ressources : le président change, l’esprit reste.

Plan B

Trois thèmes ont présidé à l’édification des mesures pour accroître la rentabilité du groupe. En premier lieu, poursuivre les investissements en R&D tout en stabilisant les acquisitions (des critères stricts de compétitivité devront toujours être scrutés à la loupe). Les effectifs en ce domaine sont en hausse, et comptent 42 800 personnes. Bien évidemment, cette croissance continuera et sera tirée par les besoins en Asie-Pacifique. Parallèlement, Volkmar Denner a ordonné un programme drastique de réduction des coûts fixes afin d’améliorer la compétitivité et a, aussi, appelé à “être plus réactifs et plus souples face aux fluctuations du marché”. Un accord avec le personnel pour gagner en flexibilité a d’ailleurs été signé. Et, surtout, le “Bosch Way” a été déclenché afin de prévenir la stagnation du marché européen et les problèmes de cette zone. Il s’agit pour tous les pays d’adapter leur stratégie localement pour, d’une part, accroître la compétitivité et, de l’autre, trouver de nouveaux leviers de croissance via des produits innovants et de nouveaux business modèles. L’idée étant de conquérir de nouvelles parts de marché et de retrouver rapidement un résultat opérationnel de l’ordre de 8 %. L’abandon de l’activité du photovoltaïque cristallin (un milliard d’euros de pertes en 2012) participe de ce nouvel élan, les “régions” devant puiser dans le catalogue produits environnement du groupe pour créer de nouvelles sources de chiffre d’affaires. Volkmar Denner a précisé, dans le même esprit, que le groupe allait tout faire pour gérer les trois mille emplois concernés par cet arrêt, en cherchant des acquéreurs, en transposant des emplois dans d’autres secteurs du groupe ou encore en transformant des sites de production. Le président a, par ailleurs, évoqué le fait que le second semestre 2013 serait plus propice au groupe, qui devrait atteindre sur l’année une hausse de 2 à 4 % de son chiffre d’affaires.

L’automobile a bonne mine

Bonne nouvelle, le principal secteur du groupe, les Techniques automobiles, a atteint 31,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit une croissance de 2,1 % en 2012 (résultat opérationnel de 1,4 milliard d’euros, rentabilité de 4,5 %). Comme pour beaucoup de ses confrères internationaux, le groupe Bosch a surtout crû en dehors de l’Europe. Cependant, les investissements massifs en électromobilité et la hausse des premières ont débouché sur une rentabilité inférieure à celle attendue. Résultats auxquels il faut ajouter l’arrêt de l’activité freinage, uniquement en première monte (en rechange, elle garde toute son importance !). Pour les années à venir, ce sont les innovations en termes de connectivité qui vont drainer le développement du groupe. On savait Volkmar Denner très impliqué dans ce domaine, et la forte impulsion donnée à ce secteur n’a pas traîné. Comment accroître la sécurité des automobilistes, faciliter leur vie et préserver l’environnement constituent les axes majeurs de croissance que la connectivité va amplifier, “par l’intégration fiable des nouvelles fonctions d’assistance avec capteurs, calculateurs et actionneurs au sein du “système voiture” dans sa globalité” a précisé Bernd Bohr, qui a ajouté : “La conduite automatisée sera une voiture interconnectée.” Au-delà de l’automobile, c’est tout ce qui est lié aux technologies interconnectées et à Internet qui constituera le vecteur de développement du groupe. En atteste une opération test grandeur nature à Monaco, qui permet l’interconnexion de l’ensemble des systèmes, des bâtiments aux réseaux d’informations, des systèmes de gestion d’énergie aux infrastructures. Ou comment faire des économies dans tous les secteurs par une analyse en temps réel des besoins et de la manière de les associer. Un monde nouveau… “invented for life”.
 

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