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Industrie

Bosch France consolide ses ventes

Publié le 2 juin 2015

Par Frédéric Richard
4 min de lecture
Le premier équipementier mondial accroît ses parts de marché en France et bénéficie des rachats de BSH Hausgeräte et Robert Bosch Automotive Steering gmbH.

L'exercice 2014 n'aura pas été le meilleur pour Bosch France, qui paie encore les effets de l'arrêt du photovoltaïque, décidé par le groupe au niveau mondial. Néanmoins, l'équipementier a réalisé un chiffre d'affaires de 2,21 milliards d'euros dans notre pays, qui est aussi le second marché de Bosch après l'Allemagne, et un employeur très important dans l'Hexagone.

Avec le rachat complet de BSH, entendez par là la division détenue jadis en commun avec Siemens, et celui de Robert Bosch Automotive Steering (ex-ZF Lenksysteme), Bosch France comptera même quelque 7700 collaborateurs en France, dont 700 chercheurs et développeurs en R&D, ce qui le conforte dans sa première place d'employeur industriel allemand en France. Un constat non anecdotique, puisque l'équipementier a encore investi en 2014 près de 58 millions en France, affirmant sa volonté de produire en Europe.

Le site de Rodez a ainsi bénéficié de 28 millions d'euros pour une nouvelle ligne de montage d'injecteurs common rail 1.8, et jouira également en 2015 de 24 millions supplémentaires. Dès 2015, l'usine développera la production de buses nouvelle génération et de bougies. En tout, en 2015, ce seront donc 53 millions qui seront injectés sur le marché français. Cela est dû à un effort de tous les jours des équipes et du président France, Guy Maugis, qui défend les "dossiers" France auprès du haut management face aux concurrents des autres sites industriels du groupe.

Deux acquisitions de taille

Outre le rachat de BSH qui confère à la France, le titre de "centre de compétence mondial pour les fours à vapeur" (marque Gaggenau), celui de ZF Lenksysteme offre en automobile, à Bosch, un statut de premier de la classe en termes de direction suspension, le site de Vendôme (41) devenant même le siège mondial des activités colonnes de direction électriques de dernière génération, tandis que celui de Marignier (74) produit quelque 600000 directions hydrauliques et électriques, et pas seulement pour le marché français.

Une activité importante à mettre en relation avec les investissements du groupe dans le domaine de la conduite automatisée, et plus généralement dans les solutions innovantes. On rappellera ainsi que Robert Bosch GmbH a fait de l'innovation son mode de développement et, en parallèle de ses produits et services traditionnels qu'il continue en permanence d'améliorer, s'est invité avec force dans le secteur de l'Internet des objets (qui comptera bientôt plusieurs milliards d'unités), Bosch souhaitant être au premier rang mondial à ce sujet, en s'appuyant sur sa position de premier producteur de MEMS, de capteurs et d'actionneurs. Sans oublier sa société de cryptage de données, Escrypt, nerf de la guerre pour la protection des données.

Mais Bosch se montre également spécialiste en efficacité énergétique (le 2l au 100, est désormais une réalité, que l'on verra dans les rues prochainement), en automatisation (le véhicule autonome sur autoroute dès que les obstacles réglementaires et juridiques auront été levés), en électrification (un autre fer de lance du groupe qui investit 400 millions chaque année dans ce secteur, trente plates-formes développées avec les constructeurs, jusqu'aux bornes de recharge), etc. Des choix plutôt bien récompensés puisque le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 49 milliards d'euros, soit une progression de 6,3% en valeur nominale, et le premier trimestre s'annonce "nicht schlecht" avec une croissance de 13%.  

Bosch France veut augmenter ses parts de marché en France

Fort de ces innovations et de ces investissements, Bosch France entend bien conquérir de nouvelles parts de marché dans toutes ses activités. Pour la division "Solutions pour la Mobilité", le groupe annonce "avoir renforcé ses relations avec les constructeurs français dont l'activité a redémarré" avec une forte demande en Diesel, "meilleur système aujourd'hui pour lutter contre la pollution". "Notre marché, ce sont les usines moteurs en France, a précisé Guy Maugis, ce qui n'est pas à mettre en relation avec les immatriculations françaises." Quant à la rechange auto, elle était en hausse en 2014 et affiche une augmentation du réseau de garages Bosch Car Service (460 à ce jour).

On regrettera que, malgré cette bonne nouvelle, Bosch France ait décidé de ne pas exposer sur le salon Equip Auto, car les visiteurs auraient été ravis de voir ses toutes dernières innovations, comme son imprimante 3D. Mais Guy Maugis l'assure, le groupe "doit effectuer des arbitrages internes et nous pensons que nous avons plus de choses à raconter en Inde ou en Chine qu'en Europe, où nous sommes bien connus. Nous préférons faire des événements avec nos clients en soutenant les groupements et groupes au sein des réseaux de distribution clients. Les clients demandent des prix et nous devons faire des économies". Harald Frank-Lerendu, directeur de la communication et des relations extérieures de Bosch France, modérant cependant ce propos en précisant que cette décision ne portait que sur 2015. A défaut, les Français pourront rêver à des jours meilleurs...

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