500 000 emplois menacés avec la fin des véhicules thermiques en 2035
Quel sera l'impact de la stratégie zéro émission et donc 100 % électrique souhaitée par la Commission européenne dès 2035 ? C'est la question posée par le Clepa (fédération européenne des fournisseurs automobiles) au cabinet PwC Strategy&. Selon l'étude réalisée, un demi-million d'emplois seraient menacés par les projets de l'UE visant à interdire effectivement les voitures à moteur à combustion d'ici 2035.
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501 000 emplois précisément au sein des équipementiers motoristes ou fabricants de composants pour moteurs qui deviendraient obsolètes si la technologie était écartée. Plus des deux tiers de ces 501 000 postes disparaîtraient au cours des cinq années précédant cette date en cours de négociations dans les instances européennes. Une rapidité qui, selon les auteurs de l'étude, "met en relief la brièveté des délais pour gérer les impacts sociaux et économiques considérables". Pour autant, l'étude indique également que 226 000 nouveaux emplois sont attendus dans la production de propulsion électrique (en faisant l'hypothèse que l'Union européenne dispose d'une filière de batteries), ce qui signifie une perte nette de 275 000 emplois prévue d'ici 2040.
Dans ce cadre, jusqu'à 70 milliards d'euros de la création de valeur liée à la propulsion électrique seront issus du traitement des matériaux de batterie, à la production de cellules et de modules et à l'assemblage des systèmes de batteries.
Trois scénarios
L'étude met en lumière trois scénarios. Le premier se base sur une approche technologique mixte, l’approche actuelle 100 % véhicules électriques proposée par le paquet législatif Fit for 55, et un scénario de montée en puissance radicale des véhicules électriques. Les trois scénarios supposent une électrification accélérée pour atteindre les objectifs climatiques, avec une part de marché élevée pour les véhicules électriques3 d’ici 2030 de plus de 50 %, de près de 80 % et enfin de près de 100 %, selon les scénarios.
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"L’étude met en évidence les risques d’une approche uniquement axée sur les véhicules électriques pour les emplois de centaines de milliers de personnes qui travaillent dur pour fournir les solutions technologiques pour la mobilité durable. Étant donné que les équipementiers regroupent la majorité des emplois manufacturiers dans l’industrie automobile, il est essentiel que ceux-ci soient pris en considération les premiers lors de la gestion de l’impact social et économique de la transformation. Les innovations des équipementiers rendent la mobilité électrique de plus en plus accessible aux consommateurs et constituent un levier essentiel pour atteindre les objectifs de réduction des émissions. Mais les besoins de la société sont beaucoup trop divers pour une approche unique. Un cadre réglementaire ouvert à toutes les solutions disponibles, telles que l’utilisation de technologies hybrides, d’hydrogène vert et de carburants renouvelables durables, permettra de poursuivre l’innovation alors que nous redéfinissons la mobilité dans les décennies à venir", a précisé Sigrid de Vries, secrétaire générale du Clepa.
Le Clepa recommande ainsi à la Commission européenne de modifier son angle d'approche pour ne pas prendre en compte uniquement les émissions de CO2 à la sortie du pot d'échappement mais bien de créer une réglementation sur la base du cycle de vie et selon une approche "du puits à la roue". En adjoignant à l’électrification une énergie d’appoint, une approche technologique mixte permettant l’utilisation de carburants renouvelables pourrait permettre une réduction de 50 % des émissions de CO2 d’ici 2030, tout en maintenant les emplois et en créant de la valeur ajoutée, selon les auteurs de l'étude.
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