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Distribution

Xavier Meney, ATB Auto : "La diversité de l'offre est devenue une norme sur notre plateforme"

Publié le 31 octobre 2025

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
La page de la crise semble avoir été refermée pour le directeur général de ATB Auto, la filiale du groupe Chopard qui commercialise des voitures d'occasion auprès des professionnels. Fort de nouveaux atouts, Xavier Meney fait désormais preuve d'un certain positivisme quand il aborde la question de l'avenir.
ATB Auto Equip Auto 2025
Xavier Meney, directeur général de ATB Auto, lors du salon Equip Auto 2025. ©Journal de l'Automobile

Journal de l'Automobile. En votre qualité de plateforme d'approvisionnement de voitures d'occasion, quel regard portez-vous sur la tenue du marché ?

Xavier Meney : Le secteur du remarketing sort d'une période compliquée. Avant le rebond de 2025, les années 2023 et 2024 ont été particulièrement difficile. L'ambiance du salon Equip Auto (ATB Auto exposait sur Univers VO, ndlr) a montré que nos clients, et avant tout les MRA, sont de retour aux affaires. Ils cherchent à composer des stocks de voitures d'occasion.

 

JA. Que retenez de cette période de perturbations ?

X.M. : Proxi Auto Cash, notre prestation de rachat de véhicules d'occasion, a permis de compenser nos carences d'approvisionnement durant la crise. Sur le principe, la mécanique fonctionne. Dans la pratique, nous avons eu à récupérer beaucoup de voitures inexploitables commercialement en aval. Maintenant qu'il y a un retour à la normale, nous en gardons une expérience bien plus solide des voitures d'occasion. ATB Auto continue d'ailleurs à acheter, chaque mois, 100 à 150 VO qui ont entre 50 000 et 120 000 km.

 

Nous pensons pouvoir boucler 2026 avec 6 000 facturations

 

JA. Cette forme de rééquilibrage des activités est un point commun à plusieurs acteurs du marché français. Quel impact sur les chiffres ?

X.M. : Pour ATB Auto, il est assez simple de travailler les véhicules très récents. Nous avons bâti notre réputation sur ce segment. Au plus fort de la crise, comme notre activité avait chuté de 40 %, le VO a servi de levier de relai.  Ce nouveau savoir-faire devrait déboucher sur 2 000 ventes en année pleine. En considérant que le premier semestre 2025 s'est achevé sur des chiffres proches de nos standards, soit une tendance de 4 000 ventes annuelles, nous pensons pouvoir boucler 2026 avec 6 000 facturations.

 

JA. Pour certains, le marché sera bien meilleur dans les mois à venir. Quelle est votre prévision ?

X.M. : Je partage la confiance de mes confrères pour 2026. Il y a des véhicules disponibles, des prix compétitifs et des marchands qui désirent stocker des voitures d'occasion, maintenant qu'ils ont conscience de la nouvelle réalité. Toutes les planètes s'alignent et nous en profiteront, d'autant que le VO 0 km et le VO plus âgés sont presque aussi rentables l'un que l'autre.

 

 

JA. Vous avez parlé d'une nouvelle réalité. Comment cela se traduit-il dans votre gestion des offres ?

X.M. : Par le passé, nous pouvions nous concentrer sur une famille de produit, voire un modèle unique pour faire du commerce. Cela ne tient plus. La diversité de l'offre est devenue une norme sur notre plateforme. Cela ajoute de la complexité de notre côté pour que nos clients puissent avoir la vie simple face au consommateur final. La demande, par exemple, est en hausse sur les Toyota, les Hyundai et autres Kia, car ces marques ont été considérées comme des alternatives aux marques traditionnelles frappées par des campagnes de rappel.

 

JA. Cela met en opposition le traditionnel et la transformation en quelque sorte. Qu'en est-il de ces sujets dans votre stratégie d'entreprise ?

X.M. : Tout d'abord, nous devons réaliser un travail de fond sur la communication. Notre rachat par le groupe Chopard a été concomitant du début de la crise et de fait, certains ont associer les deux événements. Nous devons expliquer que l'entité ATB Auto fonctionne sans influence et mettre un terme à cet amalgame. Cependant, nous réfléchissons évidemment à des synergies avec notre actionnaire, dont nous reprenons déjà des VO non stratégiques dans les concessions.

 

JA. Serait-il possible d'avoir des synergies extérieures ?

X.M. : Nous devons essayer des choses. Mais nous ne pouvons pas essayer trop de choses. Nous avons le sentiment qu'un jour il y aura un stock commun à tous les acteurs. La perspective d'une telle place de marché peut faire sens, mais encore une fois, il ne faut pas aller trop loin dans la mutualisation. Nous avons bien vu que la période peut sanctionner durement ceux qui prennent des paris risqués.

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